Courriel de Mélissa Bélanger
A controversial movie showing real-life suicides is to be screened at a London film festival, despite being met with disapproval across the world. THE BRIDGE, which shows six people jumping from San Francisco's famous Golden Gate Bridge, will be shown at the London Film Festival on Monday (23OCT06).
The Bridge was earlier rejected by film festivals at Cannes and Berlin, with one organiser describing it as "voyeuristic, nothing more". Director ERIC STEEL believes the movie forces the audience to rethink their position on mental illness and suicide, and allows them to "bear witness to something profoundly disturbing".
The movie has also attracted heavy criticism from suicide experts, who believe it could lead to an increase in similar behaviour as shown on-screen. Professor KEITH HAWTON of the Centre for Suicide Research at Oxford University in the UK says, "All research suggests that showing, in detail, methods of suicide does result in an increase of those methods immediately afterwards, so portrayal of methods of suicide is ill-advised."
Voici quelques liens pour le film
Un (une entrée dans Wikipédia)
Deux (la bande-annonce, très, très "creepy")
Trois (un article de journal)
Extrait d'un texte publié dans un journal de San Francisco
Golden Gate Bridge officials are seething that a moviemaker who told them he was working on a "day in the life" project about the landmark was, in fact, capturing people on film as they jumped to their deaths.
Eric Steel initially told officials he planned to spend a year filming the "powerful and spectacular interaction between the monument and nature" and that his work was to be the first in a series of documentaries about national monuments such as the St. Louis Arch and the Statue of Liberty. That's how he got the Golden Gate National Recreation Area's permission to set up cameras on parkland overlooking Fort Point.
Now, however, Steel has revealed in an e-mail to bridge officials that the cameras — which were operating almost continuously during daylight hours for all of 2004 — filmed most of the 19 jumpers who went off the bridge last year plus a number of attempted suicides.
Doit-on tout montrer, sous prétexte que c'est un documentaire?
Le documentaire Manon, réalisé par André Saint-Pierre et animé par Benoît Dutrizac, montrait une Québécoise atteinte d'une maladie incurable qui allait se "suicider" dans une maison spécialisée en Suisse. Mais ce document a été fait AVEC son consentement. Manon VOULAIT susciter un débat sur le suicide assisté…
Alors que les gens qui ont été surpris alors qu'ils sautaient en bas du Golden Gate Bridge n'étaient pas au courant qu'ils étaient filmés et que des milliers de personnes allaient voir les derniers instants de leur vie.
Il n'y a aucun message, dans ce documentaire. Aucune volonté de "partir" un débat.
C'est toute la différence…
Si quelqu’un a un lien en français pour que je puisse mieux comprendre, » The Bridge » , j’apprécierais.
Merci!
Et ceux qui se tiraient en bas des tours le 11 septembre 2001?
Et celui qui s’est fait décapiter à la télé?
Les gens qui choisissent de mettre fin à leurs jours « de cette façon » font en quelque sorte un coup d’éclat… ils ne peuvent ignorer qu’on les VERRA… peut-être pas à aussi grande échelle, mais leur geste est en quelque sorte une certaine manifestation…
La vraie question à se poser lorsque vous demandez « faut-il tout montrer » c’est beaucoup plus au niveau des conséquences sur ceux qui restent de montrer de telles images. Ceux qui sont partis, malheureusement, n’en ont en quelque sorte rien à battre. Leur geste en soi est un geste public.
Je sais bien que votre but est de susciter le questionnement…
Mais si on était vraiment tordu dans le domaine de la communication…
Juste le fait de mettre en lien tout ça… n’est-ce pas une forme « d’encouragement médiatique » de ce « projet »?
« Parlez-en en bien, en mal, mais parlez-en ».
En tant que « média »… quelle est votre responsabilité, M. Martineau, face à ce que vous dénoncez?… si votre questionnement est, justement, « Faut-il tout montrer? »
Le cinéma américain a habitué ses spectateurs à jouir – eh oui! – de la mort des « autres »: criminels, « sauvages », combattants ennemis, fourmis géantes, extraterrestres, whatever.
L’idée d’un film illustrant et remettant un tant soit peu en question la mort choisie de citoyens ordinaires a de quoi ébranler ce stéréotype rassurant.
Oui, ça peut avoir un effet d’entraînement, mais continuer à parler du suicide de façon aussi discrèete et policée qu’on le fait peut aussi contribuer au problème qu’il indique.
En tout cas, même si ça fait MONDO CANE, ce n’est sans doute pas le film que les pré-ados vont se précipiter pour aller voir. (Ils se contenteront des séquences les plus « gore » sur YouTube…)
Détail? Pour représenter un non-acteur à l’écran, on a besoin d’une autorisation signée de sa main ou de celle de son représentant. Serait-ce la vraie raison des entrevues que l’auteur se vante d’avoir fait un peu partout aux USA avec les survivant-es des suicidés qu’il a filmés?
J’ai vu le documentaire de Manon, je l’ai même enregistré. Dans ce cas elle voulait vraiment transmettre un message extrèmement clair sur le droit au suicide assisté.
Si le documentaire dont vous parlez a pour but d’alerter le monde sur ces terrifiants événements, pour que quelque chose soit fait pour éviter ça, je pense qu’alors c’est justifié. Car voir c’est croire. La preuve est ainsi faite.
Il est faux de dire que The Bridge ne pose pas de questions et ne suscite aucun débat. La preuve : tout le monde remet en question sa projection !
Je me demande vraiment pourquoi le suicide est un sujet à ce point tabou. N’est-il pas normal d’avoir des idées suicidaires à un moment ou un autre de sa vie ? Je le crois. Mais comment les gens en arrivent-ils à ce point de non retour, à commettre l’irréparable ? À en croire la bande-annonce, le documentaire de Éric Steel ne fait que se pencher sur ce passage à l’acte tant controversé. Point final. Pourquoi est-il politiquement correct de montrer des scènes affreuses de carnages commis par des terroristes au bulletin de nouvelles, alors que l’on interdit presque systématiquement de mentionner le mot « suicide » ? Qu’y a-t- il de si dérangeant et de politiquement incorrect à montrer une personne attenter à ses jours, considérant que nous restons de glace face aux horreurs présentées au téléjournal ? Je suis convaincue que pour crever un abcès, il faille en parler. Et puisque le sujet du suicide dérange, il n’existe aucune bonne ou mauvaise manière de l’aborder. Croyez-vous vraiment qu’au lendemain de la projection d’un tel documentaire, tout le monde ira se jeter en bas de tous les ponts ? L’image d’un suicidé n’est pas nécessairement un hymne au suicide, pas plus que les paroles de Marilyn Manson n’encouragent au meurtre. C’est le silence qui se veut complice du suicide : pas le fait d’en parler. Qu’on se le tienne pour dit.
Le fait de diffuser ces documents aura-t-il un effet dissuasif sur les candidats au suicide? J’en doute fort.
Par contre quelle satisfaction pour les petits voyeurs en mal d’émotions nourris aux shows chocs !!
Ce documentaire figurera en bonne place dans les palmarès de nos télé « dégé »néralistes…
D’emblée, j’aimerais spécifier que je n’ai pas vu le film et que j’ignore s’il s’agit d’un excès de voyeurisme des plus dégoûtants ou d’un documentaire choc. Ceci dit, peut importe ce que ce film est, il y a une idée derrière qui n’est pas si bête: On a déjà essayé de faire du suicide un tabou et ça n’a pas marché, le taux de suicide continue à augmenter; pourquoi alors ne pas essayer d’en parler?
Le taux de suicide ne continue pas à augmenter.
Au Québec, notamment, il a beaucoup baissé… chez les hommes, seule cible des campagnes de prévention. Chez les femmes, il reste stable.
Les femmes font plus de tentatives de suicide (« parasuicides ») que les hommes, mais personne n’en fait un scandale ou même une priorité, apparemment.
(Il faut dire qu’elles se tuent rarement de façon aussi spectaculaire que sauter en bas d’un pont.)
J’ai vu une entrevue avec le réalisateur du film The Bridge vendredi soir dernier. Dans les quelques images du film qu’on a montrées, on voyait des hommes ET des femmes se jeter en bas du Golden Gate ou tenter de le faire. On voyait aussi les patrouilleurs du pont arriver à temps pour sauver des gens, avertis quand c’était possible par ceux qui filmaient le pont. Le tournage a duré un an et ceux qui ont filmé ont réussis à prévenir 6 suicides.
Personne, mais personne, morte ou vivante, ne devrait apparaître dans un film sans son consentement.
Intrusion à la vie privé.
C’est pas un bulletin d’informations.
J’espère que des poursuites s’ensuivront.
Plusieurs personnes apparaissent pourtant, mortes ou vivantes, contre leur gré aux fameux bulletins de nouvelles. Le journalisme d’aujourd’hui est trop souvent mêlé de pur voyeurisme. Mais tout cela, c’est « politiquement correct ». Intente-t-on des poursuites contre ces émissions à caractère dit « informatif » ? Non. Et je ne crois manifestement pas que le documentaire va en ce sens. Peut-être qu’il n’est pas nécessaire de montrer des gens sauter en bas d’un pont afin d’aborder le sujet du suicide, mais au moins quelqu’un tente de trouver des réponses. Et que sa démarche s’avère choquante ou non est finalement de moindre importance.
Ce film n’est pas un bulletin de nouvelles.
Ce film a peut-être sauver 5 ou 6 suicides, mais en causera combien?
J’espère sincèrement que les parents des victimes poursuivront cet imbécile jusqu’à sa dernière piastre.
Si au moins sa démarche avait été honnête.
le droit à la vie privée et le respect, ça existe.
The bridge (ce que j’en ai vu) me fait un peu penser à cette série de films intitulés « Face à la mort » sortis vers la fin des années 80. On y voyait des gens mourir pour vrai. Exemple, un condamné à mort qu’on nous présente en train de griller sur la chaise électrique, un autre subir l’injection létale, un autre se faire décapiter. Sans compter les victimes d’accidents divers. Bref, des images chocs pour voyeurs morbides en mal de sensations fortes.
Concernant la rhétorique à savoir si ce film va pousser des gens au suicide, je ne le crois pas. Par contre ça peut donner l’idée à un suicidaire d’y aller avec cette méthode. Quoi que de se jeter en bas d’un pont pour mettre fin à ses jours n’est pas vraiment une innovation.