Dans ma chronique publiée dans le Voir de cette semaine, j'écris sur l'état navrant de notre langue…
Cela m'a valu cette réaction éclairante de Christine Lavoie…
Je vis en France depuis 1 1/2 an et je ne puis que constater ce dont vous faites mention.
La dernière fois que j'ai pris un taxi, j'ai eu droit à une analyse socio-économique de la place de la France dans l'Europe. Le chauffeur, en 10 minutes, m'a fait une analyse détaillée et fort bien menée. C'était clair et concis. Les gens ici savent s'exprimer clairement et sont beaucoup plus articulés qu'au Québec. Ils ne sont pas plus intelligents, c'est seulement que l'école est beaucoup plus exigeante à leur égard que chez-nous. Et ça donne des résultats.
Il y a une nette différence entre chez-nous (le Québec) et ici.
Les courriels que je reçois sont rarement plein de fautes et indéchiffrables comme j'ai pu souvent le voir au Québec. Dans mon ancienne entreprise, une partie de la direction était pratiquement analphabète. Ce qui fait que les échanges à l'écrit étaient ridiculisés et passé un certains nombres de mots, ils n'étaient tout simplement pas lus. À la fin, ceux et celles sachant un tant soit peu s'exprimer correctement faisaient pratiquement rire d'eux : « Pourquoi cé faire que t'écrit d'même? Ça sert à rien. ».
Bien oui, je pense que savoir s'exprimer de façon claire et articulée ça sert à quelque chose et qu'une société ne peut que s'enrichir quand ses citoyens sont capables de s'exprimer et d'échanger des opinions. Et non, ce n'est pas de l'élitisme.
Vouloir être compris, savoir exprimer une opinion, avoir la capacité de débattre d'une idée, c'est un minimum. C'est la base même pour un individu de s'enrichir de l'expérience des autres et d'enrichir les autres de son expérience.
Quand on pense qu'un Québécois sur deux n'est pas capable de comprendre un texte minimalement complexe (selon une enquête publiée dernièrement), il faudrait peut-être commencer à se réveiller et à réagir.
Le chat sur internet est sûrement l’endroit du désapprentissage de la langue française.
A proscrire.
T’sé Men Full cool .
Faut que je me couche.
-à propos du clavardage sur internet: le phénomène est mondial, pas que Québécois, pas que francophone. Il affecte toutes les langues. On utilise le « netspeak » partout. En fait, c’est bien plus à cause des messages textes par téléphone que cela s’est développé, parce que c’est plus long d’écrire correctement.
– Il est essentiel selon moi d’avoir une connaissance approfondie de la langue, ne serait-ce que de connaître les mots. Les mots façonnent la pensée, on ne peut fonctionner uniquement par image dans notre tête. Plus on a de mot, plus notre pensée peut s’élargir. Je crois qu’il en est de même avec l’apprentissage d’autres langues.
Je suis d’accord avec madame Lavoie pour dire que le Québec est royaume du nivellement par le bas, sauf qu’elle omet de parler de l’élitisme français.
C’est cet élitisme que dénonce, en outre, Agnès Jaoui dans ses oeuvres cinématographiques. Il y a, en France, un certain snobisme indéniable, une pression sociale, je dirais même, une compulsion au dénigrement tout à fait malsaine.
Et je ne dis pas qu’au Québec, c’est mieux.
Je crois que les Québécois et les Français représentent deux idéologies diamétralement opposées, aussi nocives l’une que l’autre, mais dans des champs différents.
L’idéal, ce serait le juste milieu.
Existe-t-il quelque part ?
s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisement.
Il faut evidemment être capable de concevoir, et avoir les mots à sa portée……..et aussi, bien sur, faire un effort.
la majorité des gens ne prennent pas le temps de se faire une opinion éclairée.
pire, la minorité qui prends le temps de s’informer un peu s’abreuve dans l’information instantanée et les débats spectacles ou la vulgarité et la démagogie bas de gamme fait des records de cotes d’écoute.
ajoutons a cela une politique pédagogique qui nivelle la clientèle étudiante au niveau du cancre.
s’il y avait des actions à acheter pour le crétinisme, j’investirais immédiatement car son cours va connaître une hausse spectaculaire dans les prochaines années…
L’élitisme en France : se baser sur des films pour le dénoncer est farfelu. Pour faire de telles déclarations, encore faudrait-il avoir vécu en France, et plus longtemps que pour un simple voyage en touriste. J’ai moi-même vécu 10 ans en France, et lire ces propos qui dénoncent « un certain snobisme indéniable, une pression sociale, je dirais même, une compulsion au dénigrement tout à fait malsaine » m’agace d’autant plus que c’est de la pure foutaise !
Si j’me souviens bien, dans les années 70 on rapportait qu’un concierge à Paris utilisait au plus 250 mots dans toute sa vie alors qu’un berger allemand en comprends 50 !
Faut faire attention aux chauffeurs de taxis. Plusieurs sont des universitaires n’ayant rien toruvé de mieux pour survivre.
Et selon vous, combien de mots pensez-vous que vous utilisez réellement dans vos journées ???
L’enseignement du français à l’école n’est certainement pas le seul responsable de la piètre qualité de notre langue au Québec. Bien parler, et avoir à coeur de bien savoir écrire est tout simplement une chose naturelle en France. Les profs s’expriment bien (ce qui est loin d’être le cas au Québec !), les intervenants dans les médias aussi, parce que c’est tout bonnement normal dans l’Hexagone.
Si un animateur balançait sur les ondes des «ça l’avait ceci, ça l’adonne bien» comme je l’ai entendu hier matin à CIBL, on le foutrait dehors. Alors qu’au Québec, rares sont ceux qui s’en offusquent. Tout aussi rares sont ceux qui sourcillent quand les commerces affichent des pancartes bourrées de fautes.
La qualité de la langue n’est apparemment pas une préoccupation majeure au Québec. Les jeunes «déparlent» de plus en plus (lisez leurs blogues truffés de mots anglais et d’anglicismes !)
Et je connais de nombreux universitaires au Québec qui font énormément de fautes et ne savent pas s’exprimer correctement autant oralement que par écrit. J’occupe moi-même un emploi pour lequel, entre autres, je corrige leurs textes. Ils viennent me consulter quand ils ont un doute sur un mot, alors que je n’ai jamais foutu les pieds à l’université et que j’ai quitté l’école après l’équivalent du secondaire 5. Ce qui prouve que l’enseignement scolaire n’est pas la seule cause d’un tel échec.
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
et les mots pour le dire viennent aisément. »
Je veux bien.
Mais il m’est déjà arrivé d’accorder mon vote de
meilleur commentaire à quelqu’un ,dans « Voir »,
dont l’orthographe était approximative.
Pourquoi?
Parce que j’y trouvais là une pensée originale,quoique
mal écrite,absente des autres commentaires(le mien
y inclus)sur le sujet traité.
J’affirmerais même qu’il est du devoir d’une personne
minimalement intelligente d’accueillir une idée
originale de son interlocuteur,même s’il s’exprime
avec difficulté.
Refuser d’entendre quelqu’un parce qu’il parle ou
écrit mal est pure sottise.
Et puis que préférez-vous?
Quelqu’un qui écrit impeccablement des énormités
ou un analphabète qui scribouille une idée neuve?
Ecrire correctement? J’en suis.J’ai déjà dénoncé dans cette tribune,l’orthographe des jeunes Québécois.
Mais il ne faut pas confondre l’esprit et la lettre.
Au CEPSUM de l’Université de Montréal,il y a un placard
pubicitaire dans les chiottes,au dessus des urinoirs,
compliment d’une compagnie de téléphonie.
Le contenu:un long texte,seulement des mots,le monologue
d’un quidam qui raconte sa vie.Pas une seule faute
d’orthographe dans ce texte.Même les québécismes sont
bien écrits.
Il faut avoir une envie du cr… pour lire le texte
au complet(une quarantaine de lignes bien tassées)
Voilà un excellent exercice de lecture pour les universitaires qui ont de la difficulté à bien écrire.J’imagine que ce message doit trôner ailleurs,
dans d’autres chiottes publiques ou dans les discos.
Pour une fois que la publicité nous apprend à lire,
vais-je la dénoncer,parce qu’elle le fait dans les
chiottes plutôt qu’à l’école?
Serais-je un élitiste de bécosse?
Je l’ai dit, je le maintiens, « Il y a, en France, un certain snobisme indéniable, une pression sociale, je dirais même, une compulsion au dénigrement tout à fait malsaine. »
Je n’y ai peut-être vécu que 3 mois lors d’un échange étudiant, mais les témoignages de mes amis Français venus vivre au Québec me confirment les propos d’Agnès Jaoui, cette fière actrice et cinéaste qui a le courage de dénoncer dans ses films ce qui, en France, est un tabou et sujet à la censure.
Je veux bien admettre que le Québec a ses tares, aussi faudrait-il admettre que la France n’est pas parfaite. Mais j’imagine que ça demande un minimum d’humilité…
« Shopping »
« Brushing »
« Sérial Killer »
« Ticketing »
« Parking »
« Traverler’s check »
« drug store »
« E-mail »
Et j’en passe, et des meilleures !
le tout prononcé en roulant les « r » et en écorchant le plus possible l’anglais.
Voilà tout l’amour de la langue que véhiculent nos cousins ! Bravo !
Au sujet des anglicismes, les Français en utilisent beaucoup aussi. Nous n’avons pas de leçons à recevoir à ce sujet. En passant l’internet et les blogues ne sont pas une bonne manière d’évaluer la qualité de la langue, car les gens écrivent rapidement et ne font pas attention aux fautes. C’est la même chose sur les blogues et les forums de discussion anglophones. Les gens utilisent le « slang », abrègent les mots, ce qui rend la lecture de leurs propos ardus.
Ceci dit, il y a urgence d’améliorer l’enseignement du français dans les écoles québécoises. Ce n’est sûrement pas la réforme actuelle du gouvernement Charest qui va améliorer la situation. Mon goût pour la lecture m’a toujours aidé à avoir une bonne maîtrise du français écrit, mais malheureusement ce n’est pas tout le monde qui aime lire. Nous devons donc améliorer grandement la qualité des cours de français.
« Le sponsor sponsorise le challenge. »
Brainstorming
Céduler
Canceller
Sétoper
Éventuellement dans le sens de « plus tard »
Namedropper
Sold out
Back order
Admission
Prescription
Breuvage
Liqueur
« Gardez la ligne »
Et je vous passe tous les termes qu’utilisent les garagistes ! Les Québécois ADORENT pointer du doigt les Français qui utilisent des anglicismes. Mais quand un Français parle de shopping, il sait fort bien qu’il s’agit d’un anglicisme. Alors que la majorité des Québécois ignorent qu’éventuellement veut dire « peut-être » et non « plus tard ». Qu’admission est un anglicisme, comme breuvage et des tas d’autres !
Donc, lâchez-nous avec vos leçons de morale ! Si les Français n’ont aucunement à être fiers d’utiliser des anglicismes, les Québécois ne devraient en aucun cas se cacher derrière ce fait pour expliquer la raison pour laquelle le français est souvent massacré au Québec !
Michèle démontre bien à quel point certains Québécois ruent automatiquement dans les brancards dès qu’on ose affirmer que les Français s’expriment en général mieux que les Québécois. Toujours ce sempiternel complexe d’infériorité qui empêche toute critique constructive.
Comment voulez-vous qu’on avance s’il est impossible de constater la piètre qualité du français au Québec et de regarder ailleurs dans la francophonie sans que ce foutu complexe n’impose toujours les mêmes préjugés ?
Oui, les Français utilisent beaucoup d’anglicismes. Oui, c’est condamnable. D’ailleurs, de nombreux Français vivant en France dénoncent eux-mêmes ces termes anglais que les médias utilisent par snobisme. Mais de grâce, cessez de vous refugier toujours derrière cet écart de langage !
Juste mentionner, à tout hasard, que l’ad hominem est un argument fallacieux.
Je me demande bien qui fait des leçons de morale en ce moment! Si on a le droit de critiquer la qualité de la langue au Québec, on a aussi le droit de le faire pour la France. Il y a des Français qui ne supportent pas la critique, mais qui se permettent de critiquer le Québec. Si on critique, il faut être prêt également à recevoir la critique et non à se donner une soi-disant « supériorité » morale.
Le fait que l’on utilise des anglicismes au Québec est normal jusqu’à un certain point, car nous vivons sur un continent anglophone et jusqu’à très récemment la vie économique était dominée par les anglophones. Il est donc tout à fait normal que l’on subisse une influence à ce niveau.
D’ailleurs, des amis anglophones m’ont fait remarquer que les anglos de Montréal utilisent souvent des gallicismes (mots empruntés au français) dans leur vocabulaire et ce à cause de la présence des Francophones dans cette ville. Dans certains cas, ils utilisent aussi des mots franglais. La France ne connait pas du tout ce genre de situation.
Aucun problème concernant les critiques et les reproches adressés aux Français. Personne n’est parfait, et la France est loin d’être un exemple peu importe le domaine. Là où ça coince, c’est quand on ressort toujours les mêmes préjugés, ou qu’on refuse d’admettre qu’il y a un problème au Québec en lui opposant uniquement les anglicismes utilisés en France.
Je le répète, les anglicismes utilisés par les cousins sont condamnables, mais ce n’est qu’un écart de langage qui ne devrait pas masquer qu’en général, les Français s’expriment mieux.
D’autre part, si les Français utilisent des anglicismes par snobisme, les Allemands en sont tout aussi friands et se plaisent même à utiliser des termes français alors qu’ils ont leur équivalent dans la langue de Goethe. Comme « trottoir » au lieu de Bürgersteig. Parce que c’est plus joli.
Les langues évoluent, certains termes anglais finissent par entrer dans le dictionnaire français. Qu’on en utilise certains peut à la rigueur passer quand on sait qu’ils en sont, et quand on maîtrise autrement sa langue maternelle.
Citation: « Et puis que préférez-vous? Quelqu’un qui écrit impeccablement des énormités ou un analphabète qui scribouille une idée neuve? (…) il ne faut pas confondre l’esprit et la lettre. »
Encore faudrait-il qu’on arrive à me convaincre que les scribouilleurs ont autant de bonnes idées, d’idées nouvelles, que les gens qui écrivent impeccablement.
Car honnêtement, je me demande s’il n’y a pas effectivement lieu de confondre esprit et lettre, sauf rares exceptions!Une personne qui n’a pas appris à exprimer ses idées ne développera pas autant d’idées qu’une personne qui a appris à s’exprimer.
Le problème avec la langue, ce n’est pas tant les fautes d’orthographe et de grammaire ou les anglicismes que la pauvreté dans la structure des textes, et conséquemment, des idées. J’ai beaucoup de difficultés à imaginer quelqu’un incapable de structurer ses idées être capables d’avoir des idées vraiment novatrices. Ce serait, pour moi, comme de dire qu’une personne peut faire de superbes créations infographiques sans savoir utiliser l’ordinateur. C’est pas impossible… mais peu probable.
« ces propos qui dénoncent « un certain snobisme indéniable, une pression sociale, je dirais même, une compulsion au dénigrement tout à fait malsaine » m’agace d’autant plus que c’est de la pure foutaise »
Et dire que les propos en question sont de la foutaise, c’est pas de la foutaise peut-être?
Sur quoi se base-t-on pour insulter les propos d’une personne en les qualifiant de « foutaise »? A-t-on des arguments en béton pour dire qu’il s’agit de foutaise? des preuves? des statistiques? je sais pas moi, mais autre chose? quelque chose?
Ça me fait toujours sourciller de voir les gens faire la leçon aux autres et leur reprocher exactement ce qu’ils font eux-mêmes.
Retirons foutaise, le mot est un peu fort. Toutefois, juger un pays en se basant sur des films n’est pas très sérieux. Pour ma part, mes arguments se résument à 10 années vécues en France qui me permettent d’avoir des convictions sur le sujet plus concrètes que celles des personnages des films d’Agnès Jaoui.
-Ça, c’est de l’ad hominem : mes arguments n’en sont pas moins valable parce que j’ai passé moins de temps en France qu’une autre.
-Quant aux films d’Agnès Jaoui, ils relèvent d’une critique sociale dont il ne faut pas faire fi.
-Autrement, je n’ai jamais « refusé d’admettre qu’il y a un problème au Québec en lui opposant uniquement les anglicismes utilisés en France. » Relisez, nuancez !
-Finalement, il y a une marge entre « inventer un nouveau mot à partir de langues mortes » et « remplacer un mot déjà existant par un langue monopolisante ».
Quand j’écris qu’il y a au Québec des gens qui opposent constamment les anglicismes des Français aux critiques liées à la piètre qualité de la langue ici, je ne m’adresse à personne en particulier, ni sur ce blogue ni ailleurs.
Parlant de dénigrement, j’aimerais bien que quelqu’un m’explique pourquoi Devos se moque si allègrement des laides alors qu’il n’est jamais fait mention des laids… (et il n’était pas particulièrement très beau, soit dit en passant)
J’ai visité Paris en compagnie d’un hermaphrodite, puis, en compagnie d’une femme très grosse. « Éventuellement » est-ce que ça a influencé ma perception des cousins.
Entendre mes hôtes se faire apostropher et insulter publiquement par des inconnus a fait partie de mon séjour.
Toujours est-il que ce que j’en ai retenu, c’est que la Parisienne se doit non seulement de posséder une large culture (et de savoir le démontrer), mais aussi , être mince, jeune, jolie, et surtout, pas trop féministe.
« Éventuellement », aussi, fus-je influencée, je le répète, par mes amies françaises venues s’installer ici et déplorant la mentalité toute hierarchique et machiste de la France.
***
Ceci dit, je trouve néanmoins que les Montréalais manquent de savoir-vivre. En France, les termes « s’il vous plaît », « Merci » et « bonjour » ne sont pas tombés en désuétude. Pour ce qui est du vocabulaire, là aussi, il y a un tabou : le Montréalais qui a du vocabulaire et sait l’utiliser passe automatiquement pour un poseur.
***
Donc, je me répète pour ceux qui me font dire ce que je n’ai pas dit :
« Je crois que les Québécois et les Français représentent deux idéologies diamétralement opposées, aussi nocives l’une que l’autre, mais dans des champs différents.
L’idéal, ce serait le juste milieu. »
Existe-t-il quelque part ? »
« Michèle démontre bien à quel point certains Québécois ruent automatiquement dans les brancards dès qu’on ose affirmer que les Français s’expriment en général mieux que les Québécois. Toujours ce sempiternel complexe d’infériorité qui empêche toute critique constructive. »
Pourquoi, quand un Français critique le Québec, serait-ce de la « critique constructive » alors que lorsque c’est le Québécois qui critique la France, ce serait du « complexe d’infériorité » ?
Je me le demande bien…
« J’occupe moi-même un emploi pour lequel, entre autres, je corrige leurs textes. Ils viennent me consulter quand ils ont un doute sur un mot, alors que je n’ai jamais foutu les pieds à l’université et que j’ai quitté l’école après l’équivalent du secondaire 5. Ce qui prouve que l’enseignement scolaire n’est pas la seule cause d’un tel échec. »
J’ai moi-même travaillé à Lyon pendant 2 mois et demi et j’ai dû apprendre à mes collègues que « fermer » ne voulait pas dire « vérouiller », que « marcher » ne signifiait pas « fonctionner » et qu’on n’allait pas « sur » Paris, mais « à » Paris. (Je vous fais grace des anglicisme que je coirrigeais également).
Je ne suis habituellement pas si pointilleuse quant à la langue, mais je sais rendre la pareille à qui me cherche noise.
Bon, je suis française. C’est-à-dire que j’ai droit au passeport français, mais je suis née ici, au Québec, de deux « maudits » français.
Je connais donc un peu la culture, l’esprit français.
Pour moi, c’est clair et évident que les Français nous devancent, et de beaucoup, en ce qui a trait à l’expression des idées et la qualité de la langue (et ici, le « nous » désigne les Québécois, car c’est mon identité réelle, je me sens plus Québécoise que Française).
Je suis quand même assez bien placée pour parler de la France et des Français. Mais l’expérience du terrain n’est pas tout. Ce que je veux dire c’est qu’il n’est pas impossible que des personnes qui connaissent la France à travers les livres et les films en sachent plus que moi sur la France parce qu’ils y ont réfléchi et s’y sont intéressé autrement.
Pour moi, l’expérience, c’est bien beau. Mais ce n’est pas tout. Par exemple, certaines mères un peu tartes qui n’aiment pas ce que le Dr Chicoine a à dire sur les CPE, se défendent parfois en disant : « De toute façon, moi, il a perdu toute crédibilité depuis que j’ai appris qu’il n’a même pas eu d’enfant lui-même! ».
Ouin, pis?
Faut-il êtres schizo soi-même pour avoir le droit d’en parler ou pour en connaître quelque chose?
Votre texte est tellement intéressant que je n’ai même pas porté attention à l’orthographe.
Il est cependant lisible.
« Par exemple, certaines mères un peu tartes qui n’aiment pas ce que le Dr Chicoine a à dire sur les CPE, se défendent parfois en disant : « De toute façon, moi, il a perdu toute crédibilité depuis que j’ai appris qu’il n’a même pas eu d’enfant lui-même! ».
Voilà, Olivia ! C’est de l’ad hominem. Quoi que je ne sois pas davantage d’accord avec Chicoine, mais là, je m’écarterais du sujet !
C’est surtout de dire ce que j’ai à dire. Si j’ai réussi à me faire comprendre. Bingo!
Pendant de nombreuses années, j’ai pris le taxi une dizaine de fois par semaine, à toutes les semaines.
Des chauffeurs de taxi, il y en a de toutes les sortes: De l’illetré à l’universitaire avec deux bacs.
Donc, sans nier que les français utilisent peut-être un langage plus évolué, j’accord très peu d’importance au témoignage de la dame.
Ce que je trouve cocasse c’est que certain(e)s s’autorisent de cracher sur des individu-es ou sur une collectivité pour ce qui est clairement un phénomène historique, relevant de conditions qui échappent au contrôle des personnes visées.
S’indigner que quelqu’un **ne sait pas** qu’il utilise une tournure fautive, par exemple, est du dernier comique quand on y pense.
Et il est encore plus cocasse que l’imprécateur ne s’en rende pas compte.
On a envie de l’inviter à relire « Le Bourgeois gentilhomme »…
Mais le ridicule n’a jamais fait taire personne, surtout quand une personne s’enorgueillit de conditions pour lesquelles elle n’a aucun mérite.
Vanitas vanitatis…
– Mais qui parle encore le latin aujourdhui, Madame?…
– Ah, vous pouvez bien le dire, Madame. Delenda est Drummondville… »
Merci Johanne.
Mais il y a des fautes d’orthographe dans mon texte.
Et de syntaxe.
Cherchez-les, vous en trouverez.
Je vous embrasse.
Mon dieu, comme tout ce que je lis ici est vrai! Moi-même, qui ai vécu longtemps en France, je peux en témoigner: quelle richesse d’expression, quelle culture, même chez les plus humbles! Je me souviens encore, je me rendais tout guilleret chez la boulangère, une dame replète et vaguement moustachue avec qui, pendant des semaines et des semaines, je taillai chaque matin une exaltante bavette ponctuée de figures de rhétorique étincelantes qui nous valurent souvent un véritable délire d’acclamations enthousiastes de la part des autres clients éblouis par nos débats enflammés sur l’argument de Wittgenstein contre la possibilité d’un langage privé, la pauvre dame soutenant avec une rare finesse rhétorique, je le reconnais volontiers, la tentative néanmoins aussi risible que pitoyable de sir Alfred Ayer d’invalider la théorie de Saül Kripke que je jugeais pour ma part , vous vous en doutez bien, absolument sublime et que j’appuyai conséquemment sans relâche de toute la ferveur dont j’étais capable (et bien qu’encore à jeun)! Ah, mes amis, je n’oublierai jamais la saveur de ces croissants (jamais très chauds évidemment, mais bon)… Comment oublier également ce videur du casino de Biarritz qui, en quelques phrases savamment glissées à mon oreille tandis qu’il m’éjectait vigoureusement, réussit ce rare exploit de m’apporter un éclairage totalement inattendu sur la théorie des sphères osculatrices à une courbe de Jamet et, ce, avant même que le contact de mon délicat appendice nasal avec le bitume ne me ramène à des considérations moins, comment dire?, aériennes!
Et comme c’est vrai également que cette aisance langagière et cette richesse culturelle si généreusement distribuées contribuent à faire de la France un lieu béni où la qualité de vie, des mieux nantis aux plus humbles, ne peut que nous faire pâlir d’envie, nous les Québécois. Et le plus remarquable n’est-il pas de voir comment, là-bas, ce précieux héritage se transmet le plus naturellement du monde à la jeune génération! Comment ne pas rougir de honte devant la maîtrise de la langue française, sans équivalent chez-nous, qu’évoquent pour moi ces quelques mots d’un jeune philologue et poète lors de ces fêtes exaltantes auxquelles je participai soir après soir à l’automne 2005, à Clichy-sous-Bois: Putain! tu fais yèche, casse-toi avant que je choppe les boules! Retourne taper l’incruste dans ton bled pourri!
AHAHAHAH !
In cauda venenum ! J’adore !
L’idée c’est que je ne cherchais pas vos fautes d’orthographes, ni de syntaxes, je cherchais à vous comprendre et ça c’est une réussite.