BloguesRichard Martineau

T’sé veux dire, genre, comme…

Dans ma chronique publiée dans le Voir de cette semaine, j'écris sur l'état navrant de notre langue…

Cela m'a valu cette réaction éclairante de Christine Lavoie…

Je vis en France depuis 1 1/2 an et je ne puis que constater ce dont vous faites mention.

La dernière fois que j'ai pris un taxi, j'ai eu droit à une analyse socio-économique de la place de la France dans l'Europe. Le chauffeur, en 10 minutes, m'a fait une analyse détaillée et fort bien menée. C'était clair et concis. Les gens ici savent s'exprimer clairement et sont beaucoup plus articulés qu'au Québec. Ils ne sont pas plus intelligents, c'est seulement que l'école est beaucoup plus exigeante à leur égard que chez-nous. Et ça donne des résultats.

Il y a une nette différence entre chez-nous (le Québec) et ici.

Les courriels que je reçois sont rarement plein de fautes et indéchiffrables comme j'ai pu souvent le voir au Québec. Dans mon ancienne entreprise, une partie de la direction était pratiquement analphabète. Ce qui fait que les échanges à l'écrit étaient ridiculisés et passé un certains nombres de mots, ils n'étaient tout simplement pas lus. À la fin, ceux et celles sachant un tant soit peu s'exprimer correctement faisaient pratiquement rire d'eux : « Pourquoi cé faire que t'écrit d'même? Ça sert à rien. ».

Bien oui, je pense que savoir s'exprimer de façon claire et articulée ça sert à quelque chose et qu'une société ne peut que s'enrichir quand ses citoyens sont capables de s'exprimer et d'échanger des opinions. Et non, ce n'est pas de l'élitisme.

Vouloir être compris, savoir exprimer une opinion, avoir la capacité de débattre d'une idée, c'est un minimum. C'est la base même pour un individu de s'enrichir de l'expérience des autres et d'enrichir les autres de son expérience.

Quand on pense qu'un Québécois sur deux n'est pas capable de comprendre un texte minimalement complexe (selon une enquête publiée dernièrement), il faudrait peut-être commencer à se réveiller et à réagir.