Pris trois heures pour un transfert d'avion vers le sud dans l'un des aéroports les plus importants d'Amérique, O'Hare à Chicago, je socialise avec les autres journalistes de la délégation montréalaise qui se rend au Festival International de Louisiane. Vite fait, on comprend que le voyage sera vachement organisé. Soupers gastronomiques, visites touristiques, rencontre avec untel, tout est planifié en fonction de nous en mettre plein la vue. Le but du voyage est clair : nous montrer que, 20 mois après le terrible ouragan Katrina, la Louisiane s'est remise de la tragédie. Ainsi, vous, éventuels touristes, réaliserez que vous pouvez à nouveau planifier vos vacances à la Nouvelle Orléans, à Baton Rouge ou à Lafayette sans souci. Vous pouvez même relire Chercher le vent de Guillaume Vigneault sans y apporter de bémol en imaginant les 6 pieds d'eau couvrant le sol foulé par ses personnages.
On nous a raconté que les touristes sont accueillis en roi là-bas. Marie-Josée Tremblay, représentante du Gouverneur de la Louisiane au Canada, nous expliquait qu`en Nouvelle Orléans, ville à qui la réputation de « dangereuse » colle au béton, aucun touriste ne se fait achaler dans le fameux vieux carré, le quartier de 8 blocs par 10 blocs où s'entassent des milliers de restaurants et tout se que dont rêve le touriste qui débarque en ville (les casinos en moins). La sécurité y serait omniprésente comme à Manhattan, et le mot d'ordre serait de foutre la paix aux touristes. De mon côté, je ne crains rien. Qui osera envoyer paître des journalistes étrangers accompagnés par la représentante du Gouverneur de la Louisiane?
Je vous quitte, notre avion part à l'instant, et je dois discuter avec Philippe Rezzonico du Journal de Montréal. Le type a vu les Rolling Stones 10 fois, Springsteen 16, U2 15 et Aznavour 20. Je vais apprendre du vieux loup, non pardon, du vétéran!
Il y a tout juste deux semaines, j’étais moi-même en Louisiane. J’ai visité Lafayette (site Acadien) et Nouvelle-Orléans. J’ai découvert un lieu où je me retrouve un peu de par la culture en partie francophone mêlée à de l’anglophone. Un peu comme le Québec quand même. De belles maisons où l’on voit de l’architecture qui se rapproche parfois de notre Vieux Québec. De beaux parcs, parfois accessibles, parfois encore en cours de rénovation et/ou de nettoyage. Des tours de ville offerts nous permettent de mieux connaître la culture et l’histoire de la Nouvelle-Orléans (époques anglaise, française et espagnole) et aussi de découvrir ses différents quartiers qui cachent des demeures et des lieux fantastiques.
Je me suis promenée, à pied, dans le vieux quartier et aussi un peu dans celui des affaires et jamais je ne me suis sentie en danger. De jour ou de soir, c’est la même chose. (Les guides du coin, eux-mêmes, nous signalent de ne circuler, de soir, que dans le French Quarter, et d’utiliser les taxis en dehors de ce lieu après 21 hres.) Il faut dire qu’il y a beaucoup d’animation dans le vieux quartier. Tout est propre et bien remis à neuf après les ravages de Katrina. Il faut entendre et VOIR les groupes (plus ou moins improvisés) de musique qui s’exécutent dans les rues un peu partout. Des hommes surtout, parfois très jeunes. Les passants, touristes ou non, ont du mal à se retenir de se déhancher. C’est envoûtant. Les odeurs d’épices et de poissons, de bières et de beignets. Les nombreux bars et restaurants, le marché, etc… Tout concorde pour nous donner un goût de « revenez-y souvent »! J’y retournerai d’ailleurs un jour. Cette prochaine fois, j’y visiterai des plantations et prendrai une expédition dans les magnifiques bayous.
Quelques mois avant Katrina, je suis allée en Lousiane, afin de réaliser un reportage sur l’enseignement de la langue française. Je suis donc allée à Lafayette, Elton, Bâton-Rouge et la Nouvelle-Orléans, afin d’y rencontrer plusieurs gens bien intéressants.
J’ai pu y ressentir la division qui sépare les francophones, des anglophones. Bien sûr, cette divison est mince, puisque très peu de gens parlent le français, voire même s’intéressent à la langue.
Par contre, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs véritables Cadiens. Pour eux, la langue française est très importante et ils plaignent le fait qu’elle ne soit pas obligatoirement enseignée comme langue seconde dans les écoles. Elle fait, après tout, partie de l’histoire de la Louisiane. Heureusement, il y a quelques programmes d’immersion disponibles, mais il y en a très peu. Les efforts pour préserver la langue sont réalisés par ceux qui parlent, en fait, le français.
Comme Québécoise, j’ai pu comprendre la division entre les francophones et les anglophones, puisque chaque jour je la rencontre dans certains coins de la ville de Montréal. Cette division, c’est bien certain, ne se situe pas au même niveau, mais elle est présente quand même.
La Lousiane, elle est intéressante, entre autre, pour cela. Mais aussi pour ses gens – Créoles, Cadiens et Américains de souche -, ses bayous – Achafalayas – et sa musique.
Lost Bayou Ramblers, Red Stick Ramblers… des groupes traditionnels cadiens qui savent brasser la baraque. Partout, dans les rues, dans les bistros, la musique résonne. À la Nouvelle-Orléans, sur Bourbon, sur Royal, la musique est reine. L’ambiance est si festive qu’on se sent rapidement en sécurité, enveloppés par la musique. Les gens en Lousiane sont beaux, ils ne parlent pas tous la même langue et sont accueillants. Donc, il n’y a aucune raison d’avoir peur, on s’y sent comme chez soi.