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La réponse d’Éric Lapointe

Vous avez sans doute eu vent de la colère qu'a piquée Éric Lapointe lors du spectacle hommage à Marjo aux Francofolies. Victime d'un télésouffleur défectueux, le chanteur aurait vu rouge en coulisse. Scandale!!!! Éric Lapointe ne serait donc pas le gentils petit agneaux que laisse présager son image, ses entrevues, son style de vie et sa voix érayée? Si vous voulez mon avis, cette tempête dans un verre d'eau sert, tout comme son arrestation pour possession de drogue en République Dominicaine, son image de rockeur rebelle moins fabriquée que certains peuvent le penser. Comme si l'histoire n'avait pas fait suffisamment de bruit, son gérant Yves-François Blanchet ajoute de l'huile sur le feu en répondant publiquement aux médias qui ont fort exploité l'anecdote. La voilà en entier, sans censure. ni coup de poing dans un mur.

Colère de Lapointe au spectacle hommage à Marjo N'avez-vous pas mieux à faire ?… «Je peux comprendre qu'on le mentionne. Je peux comprendre qu'on en rie un peu. C'est anecdotique et truculent. Mais est-ce important ? Je comprends qu'il y a des minutes à remplir à la radio, et des pouces carrés à remplir dans un journal, mais Lapointe qui se fâche dans les coulisses de Marjo. ce n'est pas l'Irak. Si on ne sait plus quoi dire ou écrire, mettons de la musique, imprimons moins de papier. Ça sauvera des âmes et des arbres. On a parlé de décence, et ça, selon moi, c'est un brin d'arrogance en trop. La décence, c'est d'accepter à 24 heures d'avis d'ajouter 3 chansons sur un spectacle remanié en catastrophe parce que Marjo a subi un regrettable accident. Participer à un hommage à Marjo, surtout quand on s'appelle Éric Lapointe, ça ne se refuse pas : c'est un privilège. Cependant, avoir besoin du télésouffleur – dont tout le monde disposait d'ailleurs – c'est, dans les circonstances, très normal. C'est un Lapointe d'excellente humeur et en forme qui s'est emmené sur scène pour être confronté à une panne de prompteur. Lapointe sort de scène et revient. Télésouffleur de nouveau en panne. Avec une quinzaine de milliers de personnes devant lui, c'est lui qui paraît mal – la complaisance de certains journalistes en fait foi – et ce n'est pas du tout sa faute. Et Lapointe a pété un plomb. Outre que ce n'est pas très surprenant du personnage qui fait plus dans le rock que les émissions de cuisine, c'était inélégant. Inélégant, mais privé. Pour l'information de quelques journalistes qui – Dieu merci ! – ont maintenant droit à des vacances nécessaires à leur ressourcement, Éric Lapointe a personnellement appelé les principales victimes de son coup de gueule et s'en est sincèrement excusé. De même que j'ai remercié le gentleman Marco Calliari pour avoir tenu le public en éveil pendant les arrêts, lui qui d'ailleurs a l'élégance de ne pas se gausser de cette anecdote. Comme si c'était de vos affaires. Mais voilà : le micro était ouvert, et le public l'a entendu être jeté au sol. Des journalistes aussi. «Affaire d'état, donc !» se dit-on au moment de remplir des lignes et des secondes. Vous savez quoi ? Si le micro avait été fermé, personne n'aurait su pourquoi Éric Lapointe – qui avait avec élégance accepté d'ajouter trois chansons – a piqué une colère, et vous vous seriez payé une traite encore pire. Là, le public sait pourquoi, et c'est bien ainsi, mais vous n'en tirez aucun mérite parce que le mérite vient de l'intention, et que l'intention, dans les mentions que plusieurs en ont fait, tenait bêtement de la complaisance. Je suis désolé que Marjo et le public ait eu droit à moins que ce à quoi ils pouvaient s'attendre. Je suis désolé pour l'organisation des FrancoFolies et je comprends que les erreurs techniques arrivent à tout le monde. Et surtout, je suis content que la barre et les attentes soient hautes quand il s'agit d'Éric Lapointe : c'est une reconnaissance de son grand talent.» -Yves-François Blanchet, Gérant / Éric Lapointe