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Francos : Retour documentaire WD-40

«Dans le temps, on jouait au Café Chaos, et il y a avait tellement de punks défoncés qui trashaient partout que pendant le show, on a ramassé un gars sans connaissance et on l'a couché devant la batterie pour empêcher le bass drum d'avancer», raconte le chanteur-bassiste Alex Jones. «Le gars a dû avoir un méchant mal de tête de lendemain.»

Tirée de Né pour être sauvage, l'histoire trouble de WD-40, documentaire présenté en première dans le cadre des FrancoFolies hier soir, l'anecdote illustre toute la décadence dans laquelle a baigné la carrière du combo. «C'est comme s'il y avait eu du sable dans le fameux lubrifiant», y blague Laurent Saulnier, vice-président à la programmation des FrancoFolies.

Au même moment, on suit le groupe à travers quelques festivals bruns (lire mal organisés), où il finira souvent par se produire dans un champ désert, inondé de boue.

Réalisé par Pierre-Alexandre Bouchard (chanteur d'El Motor), le film dresse le portrait de l'anti-vie de rock star, d'un groupe fragile, où l'équation mauvais caractères + pauvreté du musicien + problèmes narcotiques a donné un équilibre instable, tant mental que physique. «Je me suis payé une thérapie à 30$ de l'heure, mais ça rien donné, y explique le guitariste Jean-Loup Lebrun. Mais là, je vais régler mes problèmes. Je vais me payer une thérapie à 50$.»

Le documentaire passe en revue les faits d'armes de WD-40, dont la sortie de l'excellent album Aux Frontières de l'asphalte et le génie derrière la pièce Les Petites culottes. Avec raison, Claude Rajotte et Eric Parazelli y louangent toute l'authenticité des textes d'Alex Jones, «des histoires de sexe, de drogue et de char» (dixit Mononc'Serge).

Arpentant le Pavillon Air Transat pendant la projection du documentaire, juste avant de monter sur scène, ce bon vieux Alex avait l'air content. Il pouvait se dire que WD-40 n'était pas qu'une suite d'occasions manquées comme l'ont laissé entendre certains intervenants du film. Hier, la salle affichait complet, et 200 personnes ont été refusées à l'entrée. Une tape dans le dos bien méritée pour les mercenaires du rock.

Pierre-Alexandre Bouchard et Alex Jones nous parle du documentaire: