Scène

Série Famille : Les fans et les enfants d’abord

Voilà donc que pour une seconde édition, le Carrefour international de théâtre ajoute à sa programmation régulière un volet familial destiné aux amateurs d’art dramatique qui ont l’âge des premières expériences scéniques. Cette année encore, le Carrefour collabore avec la compagnie de production les Gros Becs pour proposer une série Famille composée de trois spectacles, reflets d’autant de façons de concevoir le théâtre pour jeune public et de le transporter vers les rivages de l’imaginaire.

Sur les trois pièces proposées pendant le Carrefour, deux viennent de Belgique et la dernière, d’Italie. De la Communauté française de Belgique nous revient d’abord une troupe déjà connue ici, le Théâtre du Papyrus. Il y a deux ans, leur pièce Hulul avait été présentée au Café-spectacles du Palais Montcalm; les spectateurs, invités à pénétrer dans l’arbre creux de Hulul le hibou, avaient pu faire connaissance avec un sympathique oiseau qui contait ses histoires assis bien au chaud dans son nid en buvant du thé aux larmes. Cette fois, Bernard Chemin et Rose Hansé, respectivement metteur en scène et interprète au Théâtre du Papyrus, proposent Miroir, une autre pièce où les histoires prennent une place importante. A la lueur de sa bougie, Anna s’invente des histoires devant le miroir pour tromper l’attente de son père qui n’arrive pas. Son reflet devient un confident et finit par l’emmener de l’autre côté du miroir, afin de délivrer son père du corbeau qui le garde sous son aile. Le père d’Anna est veuf, en effet, et l’oiseau noir du chagrin l’empêche de revenir à la réalité, à sa fillette qui a besoin de lui. Le Théâtre du Papyrus aborde encore une fois un thème peu évident et le traite, si l’on se fie aux échos de leur Belgique natale, avec une simplicité bouleversante.

De la partie flamande de la Belgique, cette fois, le Speelteater Gent nous arrive avec une adaptation d’un roman de Georges Simenon, Sept petites croix dans un carnet, qui avait valu à son auteur le prix Edgar Allan Poe américain en 1951. Intitulée Des pas dans la nuit, la pièce raconte l’histoire d’un garçonnet qui, le soir de la Saint-Sylvestre, court dans la ville pour venir en aide à son père, soupçonné de meurtre et retenu au poste de police. Histoire à suspense dans la plus pure tradition du polar, Des pas dans la nuit se veut une histoire de famille et de courage jouée par trois comédiens qu’accompagneront des images vidéo.

Enfin, Pescetopococcodrillo, la pièce italienne, est une production du Teatro Gioco Vita et tourne partout dans le monde depuis 1985. Il s’agit d’un classique du théâtre d’ombres mettant en scène les histoires de trois animaux qui cherchent une façon de donner un sens à leur vie. On retrouvera le poisson curieux de savoir ce qu’il y a en dehors de l’eau, la souris poète qui fait provision de couleurs, d’odeurs et de sons et le crocodile anticonformiste qui a troqué les larmes pour le sourire. Trois contes qui seront magnifiquement projetés sur écran par un animateur qui n’a aucun secret, puisqu’il manipule ses personnages devant public.

Du 21 au 31 mai
Au Musée du Québec et au Théâtre du Conservatoire
Voir calendrier Carrefour international de théâtre