Festival Canada Danse : Un pays en mouvements
Alors que la saison de danse montréalaise tire à sa fin, les chorégraphes et les danseurs québécois et canadiens se donnent rendez-vous à Ottawa, pour la septième édition du Festival Canada Danse. Avant-goût d’une programmation éclectique.
Dans le cadre de la septième édition du Festival Canada Danse, qui aura lieu du 5 au 15 juin dans la capitale nationale, une soixantaine d’artistes provenant des quatre coins du pays prendront d’assaut les scènes du Centre National des Arts, du Musée des beaux-arts du Canada ainsi que de l’Université d’Ottawa.
Pour les amateurs, producteurs et professionnels de danse du pays, l’un des grands attraits du Festival Canada Danse consiste à prendre le pouls de leur art en dehors de leur ville. «C’est une occasion unique de voir le travail de troupes importantes comme le Toronto Dance Theatre ou le Winnipeg’s Contemporary Dancers, qui ne sortent pas souvent de leur ville, faute d’argent», rapporte Cathy Lévy, productrice du FCD. Sillonnant les routes du pays depuis deux ans, elle voit à ce que son programme comprenne des chorégraphes de différents styles et de différentes villes (un peu plus du quart des invités sont des Québécois). «Entre deux noms suggérant sensiblement le même travail, je vais choisir le plus innovateur ou celui qui n’était pas à la dernière édition.»
Le Festival Canada Danse investit également de l’argent dans des productions d’envergure signées par des chorégraphes renommés ou des invités qui ont gagné leurs galons avec les années. C’est le cas de Roger Sinha. Celui-ci signe le spectacle d’ouverture avec Glace noire, une ouvre de groupe présentée le 5 juin, au théâtre du CNA. Établi à Montréal depuis le tournant des années 90, Roger Sinha a rapidement accédé au rang des chorégraphes prometteurs de sa génération grâce à une danse-théâtre mordante. En lui proposant la case d’ouverture de son programme, la productrice Cathy Lévy lui fournit une occasion extraordinaire de se démarquer de ses contemporains. Saura-t-il relever le défi? «Nous prenons un risque, car il est encore inconnu du public. Mais le mandat du Festival n’est-il pas de faire connaître les noms de demain?», conclut-elle.
De plus petite envergure que le Festival international de nouvelle danse, le Festival Canada Danse reçoit 75 producteurs canadiens, américains, européens et asiatiques. Ceux-ci furètent d’une salle à l’autre, à la recherche du spectacle innovateur ou susceptible de remplir leur salle. Parmi eux, Dena Devida, directrice artistique de Tangente et aussi une des programmatrices du Festival international de nouvelle danse. A chaque édition du FCD, elle fréquente en compagnie de sa collègue du FIND, Diane Boucher, les scènes extérieures et la salle académique de l’Université d’Ottawa, où se tient la populaire série Regards brefs. «Nous y allons pour prospecter les Canadiens anglais ou pour confirmer nos choix.» Refusant de dévoiler les noms des prospects, Dena Devida révèle toutefois avoir hâte de voir le dernier travail du Torontois Peter Chin (8 juin, au théâtre du CNA) et de ses collègues de Vancouver, Lee Su-Feh (9 juin, au studio du CNA) ainsi que Lola MacLaughlin (à l’Université d’Ottawa).
Qu’en est-il des invités québécois? Ginette Laurin (dont l’une des dernières créations, Déluge, avait servi de pièce d’ouverture à l’édition 1994) présentera en première canadienne En dedans, au théâtre du CNA, le 9 juin. Autre nom susceptible de faire salle comble pendant le Festival: José Navas. Son spectacle incluant ses dernières pièces et un solo de Bill T. Jone animera le studio du CNA, les 6 et 7 juin. Lynda Gaudreau livrera, quant à elle, Stile Life #1, au Musée des beaux-arts, les 12 et 13 juin. Lors du dernier samedi du Festival, la compagnie PPS Danse proposera la version féminine de Bagne au studio du CNA. Sarah Williams et Carole Courtois seront les interprètes de ce duo portant sur le milieu carcéral, conçu et interprété à l’origine par Pierre-Paul Savoie et Jeff Hall. Presque tous ces spectacles seront à l’affiche l’automne prochain à Montréal.
Enfin, le Festival Canada Danse a invité la compagnie Jean-Pierre Perreault. Celle-ci offrira une reprise des Années de pèlerinage à la maison de la culture de Gatineau, les 11 et 12 juin. La compagnie Marie Chouinard offrira, pour sa part, un des succès de son répertoire, Les Trous du ciel (au théâtre du CNA, le 7 juin). Au même endroit, les festivaliers pourront aussi voir, le 10 juin, le spectacle de Margie Gillis. Elle dansera entre autres Le Voyage, un solo qui avait enthousiasmé les Montréalais, le printemps dernier. Les 11 et 12 juin, ce sera au tour de la troupe de Carbone 14 de monter sur la scène du théâtre du CNA avec Les Ames mortes.
Du 5 au 15 juin
A Ottawa