De Maka Kotto à Jean-Guy Moreau, de Guy Nantel aux nouveaux visages français, la programmation que propose le Festival Juste pour rire au Cabaret est, sans doute, la plus intéressante pour les amateurs d’humour sortant des sentiers battus. C’est là qu’on pourra voir de nouveaux venus et des vedettes montantes, ainsi que des sketchs qui ne craignent pas d’écorcher les sensibilités polically correct.
C’est ainsi que le comédien Maka Kotto (Combat de nègres et de chien, au TNM; Comment faire l’amour avec un nègre sans sa fatiguer, au cinéma) a créé un premier one man show intitulé Solitude en libido majeur (du 15 au 19 juillet). Il y incarne Marc Croteau, un personnage exilé au milieu de l’Abitibi, qui nous entretient de ses déboires amoureux, de chômage, de misogynie et autres blues existentiels de l’homme québécois en cette fin de siècle.
Guy Nantel, de son côté, mise sur «la sensibilité au service de l’humour». L’ex-participant de La Course autour du monde nous offre un one man show «remodelé», avec de nouveaux textes et de plus anciens, revisités. Dans ses numéros, le comédien interprète des «personnages-philosophes» qui portent des réflexions sur la société de consommation, les médias. Mais il aborde également des sujets plus intimistes et, bien sûr, revient sur les voyages qui ont formé le jeune humoriste (du 8 au 11, du 15 au 18, et du 21 au 25 juillet).
La metteure en scène Denise Guilbault (Cryptogramme, au Quat’Sous) va dresser un pont entre la relève française et québécoise avec Les Nouveaux Visages (du 21 au 26 juillet). Neuf humoristes, choisis parmi la crème de la relève sur les deux continents, présenteront quelques-uns de leurs meilleurs numéros dans un spectacle continu. Véronique et Sophie Moreau (qui voient plus de 250 shows d’humour par année) ont concocté ce cocktail France-Québec.
Maxim Martin présente, quant à lui, son one man show Tolérance Zéro (jusqu’au 10, puis du 21 au 26 juillet). Il va tenter de faire sauter quelques-uns de nos tabous: le viol, l’infidélité. la génératon X, la drogue… Il nous promet «zéro censure, zéro pudeur, zéro mot mâché, et de quoi choquer un peu le public (averti)». Ses deux anciens comparses de Zone Interdite, Mario Bélanger et Sylvain Ouellet, veulent de leur côté nous transporter dans «un monde absurde caustique mais infiniment sensible et intelligent» avec un show au titre assez petite vie: On a tous un frigidaire! «Une traversée de l’étrangeté» urbaine, laisse présager le communiqué de presse (le 11, et du 15 au 18).
Jusqu’au 25 juillet, à 17 heures, Jean-Guy Moreau propose Le Chum à Céline. Un nouveau spectacle dans lequel l’imitateur revient à ses premières amours: la réflexion sociale et politique.Que fait donc René Angelil dans un show qui parle de politique? «Et si la politique n’était que du show-business! Et les politiciens, des artistes sans talent!», répond Moreau dans ce «show d’humeur».
Finalement, les 19 et 20 juillet, à 21 heures, la série Juste pour lire revient avec onze lecteurs-orateurs supervisés par Bruno Blanchet. On peut parier que le chroniqueur de l’émission La fin du monde est à 7 heures apportera une note encore plus capotée à ce concept comique et hétéroclite qui, soit dit en passant, a bien marché en 96 et 97. Parmi les comédiens qui livreront un numéro à partir d’un texte (tous genres confondus) de leur cru, mentionnons Chantal Beaupré, Pascale Montpetit, Chantale Lamarre, Sophie Faucher et Stéphane Crête.
Jusqu’au 26 juillet
Au Cabaret du Musée Juste pour rire
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