Queer Comics : Humour positif
Voilà trois ans, Steve Moore a bouleversé le public montréalais lors du spectacle Queer Comics, au Festival Juste pour rire. L’humoriste séropositif a enchanté les spectateurs quand il s’est avancé au bord de la scène en scandant: «Vous avez intérêt à vous amuser ce soir, sinon je m’ouvre les veines et j’asperge la première rangée de mon sang!!!»
Moore est maintenant de retour. Son compte de cellules-T a augmenté à 540, sa charge virale a baissé à 5000. Le Festival l’a engagé pour deux spectacles, de la série Queer Comics, le 19 juillet, au Club Soda, avec l’hôtesse Kate Clinton et d’autres invités renommés tels que Bob Smith, Dan Rothenberg et Georgia Ragsdale.
Mais pour Moore, ce spectacle est un don du ciel. L’Américain peut tout juste payer son assurance-santé. Et, malheureusement, personne n’a eu la courtoisise de répondre à ses appels quand il cherchait du travail à Los Angeles, l’hiver dernier. «J’ai travaillé à Los Angeles durant 23 ans et j’ai contacté tous les gens que je connaissais», dit Moore. Ce n’était pas pour faire avancer ma carrière, c’était pour payer mes assurances. Si je ne prends pas mes pilules, je risque de mourir. Et Ellen [DeGeneres] a été la seule qui m’ait aidé. Elle m’a donné quelques voiceovers et un cameo dans un épisode d’Ellen, avec Emma Thompson.»
Moore cherche toujours une maison d’édition pour son recueil comique intitulé I Never Knew Oz Was in Colour («Qui le savait? blague Moore. J’avais une télé en noir et blanc!»). Il sera l’invité de Roseanne pour son talk-show, lors de la Journée mondiale du sida (ler décembre 1998) et il donnera une série de conférences sur le circuit universitaire cet automne. Pour le moment, il est heureux d’être de retour à Montréal: «Les sidéens sont pris dans un engrenage. Je les appelle les morts vivants. Ils existent en attendant la fin».