Sarah Bild : Classe d'été
Scène

Sarah Bild : Classe d’été

Au Festival Orford, la chorégraphe SARAH BILD s’offre une aventure inédite: la création d’une ouvre pour six jeunes danseurs, inspirée par une musique de Darius Milhaud, qui sera jouée par des instrumentistes à vent. Plaisir champêtre.

A quelques jours de la première de son spectacle Prag 3, en juin, la chorégraphe Sarah Bild me confiait son désir de reprendre son souffle pendant la saison estivale, après une année bien remplie. Son repos aura été de courte durée: ces temps-ci, elle prépare une fantaisie chorégraphique dans le cadre du Festival Orford, présentée le vendredi 7 août, à la salle Gilles-Lefebvre du Centre d’arts Orford, en Estrie.

Ce que lui proposait la direction du Festival Orford ne pouvait pas se refuser: signer une chorégraphie pour un groupe de danseurs sur une musique interprétée en direct par des instrumentistes à vent. Le défi de Sarah Bild consistait à inventer en l’espace de dix jours des mouvements à partir d’airs choisis par la direction du Festival. «C’est motivant d’avoir un délai aussi serré», déclare sur un ton enjoué la jeune chorégraphe qui compte, malgré son jeune âge, près d’une dizaine d’années d’expérience. «C’est un bonheur de travailler au Centre d’arts Orford sans être dérangée par le téléphone ou le train-train quotidien. Pour un artiste, c’est vraiment la joie.»

La fantaisie chorégraphique d’une durée d’une douzaine de minutes s’inscrit dans un programme comprenant des pièces de César Franck, Eugène Bozza, Marcel Orban et Charles Martin Loeffler. L’été dernier, c’est Dominique Porte qui fut la première chorégraphe à participer au projet de musique et de danse du Festival Orford. Enchantés par l’expérience, les organisateurs du Festival ont proposé à la direction des Ateliers de danse moderne de Montréal, une école responsable de la formation d’une bonne partie des danseurs de la relève québécoise, de prendre la fantaisie chorégraphique à sa charge. Sarah Bild, qui est professeur à cette école, fut approchée pour diriger six jeunes danseurs diplômés. «C’est un plaisir de travailler avec eux parce qu’ils se connaissent bien et qu’ils partagent de bonnes habitudes de travail. Le groupe dégage une belle synergie», dit-elle.

En fait, sa principale difficulté résidait dans le choix musical: une musique champêtre évoquant les chasses équestres et les pique-niques bourgeois du début du siècle signée par le compositeur français Darius Milhaud. «Au début, je me suis demandé dans quoi je me lançais, car j’ai plutôt l’habitude d’utiliser de la musique baroque ou de la musique contemporaine dans mes spectacles. Puis, je ne voulais pas m’arrêter sur comment j’allais me débrouiller pour faire de la danse moderne sur des airs classiques. Tout ce que j’ai fait, c’est de rendre en mouvements les images que m’inspire la musique. C’est stimulant parce que ça me pousse à créer une pièce que je n’aurais jamais songé monter.»

Lors de l’entrevue, Sarah Bild et les danseurs n’avaient pas encore répété en présence des musiciens. La chorégraphe attendait ce moment avec impatience. «Je me demande si la danse va les inspirer comme la musique l’a fait pour moi.» A l’écouter me décrire son plaisir de travailler sur un tel site, j’en arrive à croire que son projet se révèle être presque des vacances.

Fantaisie chorégraphique
Au Centre d’arts Orford
Le 7 août
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