Traces d'étoiles : Les deux sollicitudes
Scène

Traces d’étoiles : Les deux sollicitudes

C’est à GILL CHAMPAGNE du Théâtre Blanc qu’appartient l’honneur d’ouvrir la saison du Périscope. Rencontre avec le metteur en scène qui nous parle de Traces d’étoiles, un huis clos troublant sur le thème de l’oubli.

Les artistes du Théâtre Blanc, Gill Champagne en tête, ne font jamais dans le banal et le convenu. On n’a qu’à se remémorer l’inoubliable Cendres de cailloux, production qui a véritablement défini l’identité de la compagnie, et plus récemment Les Guerriers. «On essaie de présenter des nouvelles formes d’écriture, de nouveaux auteurs ainsi que des façons différentes d’aborder certains thèmes, explique le directeur artistique et metteur en scène attitré du Théâtre Blanc. On tente de ne pas faire du théâtre traditionnel. Je pense qu’on y arrive. Le départ de cette démarche, c’est un travail sur la mémoire.» La plus récente étape de cette exploration est la présentation au Périscope de Traces d’étoiles, de l’Américaine Cindy Lou Johnson. «C’est un des rares textes avec dialogues sur lequel nous avons travaillé au Théâtre Blanc. Le thème de l’oubli y est très important», poursuit Gill Champagne.

La pièce propose la rencontre de deux êtres extrêmes, différents. Dans un coin isolé de l’Alaska, un homme (Éric Leblanc) vit retiré dans une petite roulotte où il se réfugie lorsqu’il est en congé. Il veut oublier. Une femme en robe de mariée (Linda Laplante) débarque chez lui au terme d’un voyage qui a débuté le matin où elle a tourné le dos à l’autel et fui l’église où ses noces devaient être célébrées. Elle refuse d’être oubliée. Un white out – phénomène climatique où on ne distingue plus le ciel de l’horizon – la force à s’arrêter dans sa course folle. «De cette intrusion un peu brutale va naître un dialogue, un apprivoisement de ces deux personnes. Il y a un suspense qui s’installe, une espèce d’intrigue. On a envie de savoir pourquoi elle est partie le matin de ses noces et pourquoi lui s’enferme là.» Un huis clos où les deux protagonistes subiront l’interrogatoire de l’autre. A travers les silences, les mensonges obligés et l’isolement, ils se rejoindront peut-être.

Fidèle à ses bonnes habitudes, Gill Champagne a de nouveau fait appel à Jean Hazel afin de créer le décor et les éclairages de la production. «Il n’était pas question de faire un décor avec banquise et neige artificielle! Le texte étant très réaliste, je voulais le placer dans un environnement plus symbolique», conclut-il. On ne dévoilera pas tout, mais mentionnons tout de même que la laine minérale, bien rose et bien isolante, enveloppera le tout…

Du 15 septembre au 10 octobre
Au Théâtre Périscope
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