Les Mecs comiques : Ménage à trois
Scène

Les Mecs comiques : Ménage à trois

Sur la scène, les membres du trio Les Mecs comiques se présentent comme «le jeune, le fif et le macho». Mais, dans la vie, leur dynamique de groupe est un peu différente… Le macho (Louis Morissette) semble le plus doux et le plus sensible des trois. Le fif (Alex Perron) est le plus business et le plus agressif. Tandis que le jeune (Jean-François Baril) a la sagesse des gens d’expérience.

Trois gars, trois personnalités, donc. Mais un même but: se tailler une place dans le paysage de l’humour québécois. En 1996, après des études à l’École nationale de l’humour, les trois interprètes – tous dans la vingtaine – ont décidé de former Les Mecs comiques. Lentement, mais sûrement, ils ont travaillé leurs numéros lors de tournées au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Le printemps dernier, le trio a donné une série de spectacles au Lion d’or. En juillet, ils ont fait deux apparitions remarquées au Festival Juste pour rire. La critique culturelle montréalaise les a consacrés «découverte».

Les trois mousquetaires de l’humour sont de retour avec Le Jeune, le Fif, le Macho, dès le 2 octobre, au Box Office. Une nouvelle salle de 250 places située rue Sainte-Catherine Est, dans l’ancien Ouimetoscope, que les humoristes vont inaugurer.
L’union fait la farce. Au lieu de mener une carrière solo, les jeunes humoristes ont préféré former un groupe. «Il y a déjà beaucoup de stand-up et d’humoristes solos: Huard, Dion, Lemire, Légaré, etc., explique Louis Morissette. On a donc décidé de se regrouper. Nous sommes polyvalents, aussi à l’aise dans le stand-up que dans l’improvisation ou le jeu. On passe des monologues aux sketchs avec des personnages. Toutefois, nous avons chacun notre spécialité. Ensemble, nos faiblesses sont compensées par les forces de chacun.»

Les humoristes sont également scripteurs de leurs numéros et réalisent la mise en scène en collaboration avec Josée (La Petite Vie) Fortier. Ils abordent des sujets tels que le sport, la religion, la publicité, les nouvelles technologies, les relations de couple et l’homosexualité. Ce dernier thème ne fait pas seulement partie d’un numéro mais de l’ensemble du spectacle. Alex Perron a décidé de parler ouvertement de son homosexualité et de l’inclure, ici et là. Pourquoi pas? Patrick Huard, pour ne nommer que lui, ne cache aucun détail de son hétérosexualité dans son one man show.
«Cela ne m’a jamais causé de problèmes, dit Perron. En région, on sent un malaise quand, au début du show, Louis et Jean-François font des jokes sur les "tapettes" ou la "fifure". Mais, à la fin, les gens m’acceptent tel quel.»

Les Mecs comiques ont privilégié un humour qui peut plaire à un large public. «Au début, on pensait qu’on toucherait surtout les 20-35 ans, dit Jean-François. Mais, depuis quelque temps, notre public va jusqu’à 60. Chaque génération y trouve son compte.»

Les humoristes – qui sont aussi scripteurs pour Un gars, une fille, et qui ont des projets pour la télévision – visent donc le plus large public possible. Quand le journaliste leur a dit qu’ils pourraient être plus irrévérencieux et brasser davantage la cage, leur réponse n’a pas tardé: «On ne veut pas provoquer pour provoquer. Si nous arrivons avec nos gros sabots, il y a de bonnes chances que le public refuse de nous suivre. Si on est trop hard avec un sujet comme l’homosexualité, on ne passera pas en région, là où les gens ont le plus besoin de se confronter à ce thème. Notre humour peut sembler doux pour les gens du Plateau. Mais, hors de Montréal, c’est une autre histoire. En Ontario, quand on a fait notre numéro sur les émotions masculines auquel les hommes doivent participer, on a eu de la misère à faire lever les gars dans la salle pour qu’ils se prennent par la main! On a dû travailler très fort.»
Qui a dit que l’humour était facile…

Les 2, 3, 9 et 10 octobre
Au Box Office