Coppélia aux Grands Ballets Canadiens : La boîte à surprise
Pour la première fois de sa carrière, la danseuse sur pointes Anik Bissonnette incarnera Swanilda, la jeune héroïne de Coppélia qui se transforme en poupée mécanique pour séduire son coquin de fiancé. Inspiré d’un conte d’Hoffmann, Le Marchand de sable, ce ballet humoristique en trois actes sera interprété par Les Grands Ballets Canadiens à partir de ce soir jusqu’à samedi, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.
La compagnie de ballet démarre sa saison par une valeur sûre. Depuis la toute première représentation de Coppélia par Les Grands, en 1988, le public montréalais réserve sans cesse un accueil chaleureux à cette ouvre classique plus proche de Casse-Noisette que de Giselle. «On a encore connu un énorme succès en tournée», confirme Anik Bissonnette, qui avoue sans ambages ne pas être une fan de ce type de chorégraphie qu’elle juge trop enfantin.
«Quand Lawrence Rhodes (le directeur artistique des Grands) m’a proposé de tenir le rôle de Swanilda, j’ai fait la moue. Je n’avais pas envie de danser un personnage qui ressemble à une petite fille. Mais, à ma grande surprise, j’ai eu un plaisir fou à le faire. Après la première représentation publique, j’étais tellement sur l’adrénaline que je n’en ai pas dormi de la nuit.»
La source de cette excitation reste obscure à ses yeux. «Sans doute s’explique-t-elle par l’endurance physique, ou par la réaction enthousiaste des spectateurs», avance Anik Bissonnette. Ainsi, pendant le premier acte qui dure une heure trente, Swanilda ne quitte pas une seconde la scène. Elle exécute une variété de petits gestes conçus par le chorégraphe cubain Enrique Martinez, d’après le ballet de Marius Petipa, ce qui exige une solide maîtrise technique. «C’est du pur ballet classique. Les danseurs se doivent de respecter la chorégraphie au détail près, et aucune tricherie n’est permise, explique-t-elle. En tournée, c’était difficile pour le corps car nous devions danser un programme contemporain dans une ville, puis un programme classique dans une autre.»
Comme le répète souvent la direction des Grands, sa force d’attraction auprès des danseurs canadiens et américains, c’est son répertoire d’ouvres classiques et modernes. Au lendemain du départ subit du tiers des danseurs de la compagnie, au printemps dernier, Lawrence Rhodes a eu l’embarras du choix parmi les candidatures. Anik Bissonnette, qui fait partie de la troupe depuis presque dix ans, a résisté à la vague de démissions parce qu’elle aime bien danser toutes sortes de pièces. Cela lui permet de garder la forme et satisfait, du coup, son besoin de changement.
A noter que le rôle de Swanilda est aussi incarné par les deux autres doyennes de la compagnie, les premières danseuses Andrea Boardman et Min Tang. Par ailleurs, la musique de Léo Delibes sera jouée en direct par l’orchestre des Grands sous la direction de Jacques Lacombe. Il semble que les nouveaux venus de la troupe soient vite entrés dans les rangs. «Ils sont plus puissants en technique classique que leurs prédécesseurs», conclut Anik Bissonnette, qui est d’une franchise déconcertante!
A salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
Du 22 au 24 octobre