Pierre Légaré : Le nouvel observateur
Scène

Pierre Légaré : Le nouvel observateur

Le plaisir de partager une passion… Je savais que Pierre Légaré était un tripeux de moto. Qu’il roulait beaucoup. Et qu’en pleine journée de promotion, il préférerait peut-être parler d’autre chose que de sa carrière.

Alors on a parlé de moto. De sa GoldWing 1981, aux deux tiers chromée, aux échappements modifiés, «légaréisée pour ce que je fais avec, du touring». De ses voyages. «Ma femme a sa moto et, annuellement, on se ramasse une gang, entre six et dix, et on part pour huit ou dix jours. On est déjà allé à Nashville. Et l’été prochain, je pense qu’on va aller faire un tour du côté de Washington.» Des deux hivers qu’il a traversés sur deux roues. «C’était mes deux premières années d’université. C’était dur. L’hiver, tu roules 75 kilomètres, et après ça il faut que tu arrêtes pour te dégeler les doigts.»

On a parlé de moto comme pour s’éviter de parler d’autre chose. Tranquillement. En passant d’une anecdote à l’autre. En s’expliquant le pourquoi des nids de poule. En comparant nos plus belles routes panoramiques. Deux motocyclistes qui oublient qu’ils ont une job à faire. Comme deux politiciens qui oublient de faire des promesses. Comme deux clowns qui oublient de lancer des tartes à la crème.

Et voilà que bon, pouf, vient le temps de se réveiller. Questions sérieuses. Alors, ce spectacle, intitulé Rien? «C’est mon quatrième, et je pense que ça paraît. Je crois qu’il est mieux écrit que les autres, et je crois que je suis meilleur sur scène que je l’étais. C’est un spectacle qui tourne autour du thème de la peur, un spectacle plus humain, plus proche du monde que les précédents.»

Pierre Légaré projette l’image de celui qui se pose sans arrêt des questions. D’un homme hanté par la réflexion perpétuelle. «Tous les humoristes sont d’excellents observateurs du comportement humain, déclare-t-il. Ils sont tous sociologues. Tous psychologues. Oui, je me pose beaucoup de questions, mais ce n’est pas maladif. Je suis capable d’arrêter de réfléchir. Je suis capable de faire du jardinage, du bricolage. Je suis capable de faire de la moto.»

De la moto. Évidemment. Il fallait bien conclure avec ça.

Du 11 au 13 novembre
A la Salle Albert-Rousseau