Littoral : Le grand voyage
En 1997, le Festival de Théâtre des Amériques accueillait la dernière création du Théâtre O Parleur, Littoral, de WAJDI MOUAWAD. Depuis, la pièce s’est promenée avec succès en Europe et un peu partout à travers le Québec. Le Périscope présente pour cinq soirs cette fable, écrite et mise en scène par celui dont le nom est sur toutes les lèvres depuis quelques années.
Wajdi Mouawad a quelque chose du jeune prodige devant lequel on n’a qu’à s’incliner, qu’on aime ou non. Malgré une trentaine à peine amorcée, le bilan de ses réalisations a de quoi laisser baba. Écriture, mises en scène, adaptations de romans-fleuves, ce Montréalais d’adoption semble voguer à travers le tout avec un bonheur et une sérénité qui donnent à ses propos et à sa voix un petit côté zen vachement chouette. Nous l’avons rejoint afin de nous faire raconter l’histoire de Littoral. Et quel conteur…
«Je tiens d’abord à souligner que l’idée originale de la pièce ne vient pas que de moi. C’est avec Isabelle Leblanc, cofondatrice de O Parleur, que j’ai élaboré cette création, insiste Wajdi Mouawad. La notion de projet commun est au centre de tout cela, autant dans la réalité que dans la pièce. Lorsque nous avons fondé la compagnie, Isabelle et moi avions envie de travailler ensemble, tout en gardant chacun nos vies respectives, professionnellement et personnellement. Et, comme dans Littoral, c’est l’histoire d’un mec un peu perdu qui rencontre une fille un peu angoissée!»
Parlons-en, de cette histoire. Un jeune homme est en train de faire l’amour avec une inconnue. Le téléphone sonne. Son père a été retrouvé mort sur un banc et Wilfrid doit aller identifier et récupérer le corps. «Tout était simple pour lui, poursuit l’auteur. Le plaisir est tout à coup confronté à la mort. Tout se complique alors.» Devant le refus de la famille de sa mère à ce que le père soit enterré auprès de sa défunte épouse, le jeune homme décide de s’envoler avec le cadavre pour le pays d’origine de ses parents. «C’est ici versus là-bas. Ces deux lieux ne sont pas identifiés. Volontairement. Je n’avais pas envie que les spectateurs cherchent des références qui, de toute façon, ne sont aucunement pertinentes.» Là-bas sera l’occasion d’une quête, de rencontres signifiantes, dans un éclatement et une variété de tons, du lyrisme au grotesque, qui sont le propre de l’imaginaire de Wajdi Mouawad. Un périple de quatre heures qui promet.
Du 24 au 28 novembre
Au Périscope