Pôles : Terre promise
Scène

Pôles : Terre promise

La production multimédia Pôles nous revient, peaufinée. Issue de l’imagination de quatre gars aux vastes horizons artistiques, cette fable profondément humaine mélange avec bonheur la danse-théâtre et l’imagerie virtuelle.

Pôles s’inspire librement de Saint-Exupéry et de son Petit Prince. Un frêle aviateur rêveur (Pierre-Paul Savoie) et un solide terrien plutôt bon enfant (Jeff Hall) se retrouvent ensemble sur une minuscule planète. Leur relation évoluera de la méfiance à l’apprivoisement. Hall s’intéressera au petit monde de Savoie jusqu’à l’aider de tout son cour à accomplir son rêve de voler. Un moment de complicité particulièrement émouvant.

Les deux danseurs, codirecteurs de PPS Danse, collaborent depuis une douzaine d’années. Ensemble, ils ont aussi créé Duodénum et Bagne. Leurs parcours présentent des similitudes: bac en danse contemporaine à l’Université Concordia, puis travail au sein de productions de danse et de théâtre. Chacun apporte sa propre gestuelle quoique leur passé de sportifs les rapproche. «Dans notre démarche ça ressort, affirme Savoie, ce côté sportif, athlétique.»

Pour Pôles, les deux chorégraphes se sont associés à un duo de concepteurs visuels, Michel Lemieux et Victor Pilon. «Michel et Victor ont été là dès le début, précise Savoie. On a écrit le scénario ensemble.» L’univers de Saint-Exupéry, c’était son idée première à lui. Le rêve de voler, «vouloir vivre en plénitude, décoller du réel. C’est ça un artiste aussi». Quant à Hall, son personnage tiendrait plutôt du marin. Lemieux a amené son esprit d’émerveillement et son intérêt pour la science-fiction et Pilon a superposé ses images de planètes.

Véritable spectacle multimédia, Pôles doit une bonne part de son succès à l’intégration très réussie de la danse et de la technologie visuelle. L’utilisation d’hologrammes des deux interprètes, de diapositives d’effets atmosphériques et de films participe à la dimension poétique et nous donne accès à l’âme des personnages.

Le seul élément scénique non-virtuel, c’est le plancher, en forme de sommet de planète, auquel les deux danseurs sont confinés. «C’était notre concept de base», fait remarquer Savoie. Et ils s’y sont accrochés malgré les difficultés techniques. La courbure, bien réelle, du sol influence fortement la gestuelle. Un pas de trop et le danseur bascule irrémédiablement sur l’autre versant, déséquilibré. Il ne faut donc pas s’étonner que la gestuelle demeure plus convenue au début de la pièce, quand les déplacements sont nombreux. Les danseurs sont à leur meilleur dans les portés, assez stables au sommet de leur planète pour exprimer leur pleine personnalité chorégraphique.

Le 4 mars
Au Grand Théâtre
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