Gioconda Barbuto : Merci la vie
Scène

Gioconda Barbuto : Merci la vie

Des Grands Ballets Canadiens au Netherlands Dans Theater, le parcours de la danseuse et de la chorégraphe GIOCONDA BARBUTO est exceptionnel. Elle est de retour à Montréal avec une création pour ses anciens collègues des GBC.

+ quarante-deux ans, Gioconda Barbuto carbure comme à ses débuts. C’est vrai que cette ancienne danseuse de Grands Ballets Canadiens cultive plus d’une passion dans son jardin. Depuis un an, elle danse au sein du Netherlands Dans Theater III. Cette compagnie, dirigée par Jiri Kylian, est la seule au monde à réunir des danseurs prestigieux de plus de quarante ans. Mais la raison de son bonheur est d’un tout autre ordre: Les Grands Ballets Canadiens présenteront dans quelques jours sa plus récente ouvre sur pointes au Théâtre Maisonneuve. Occupée la dame!

Piccolo mondo est une pièce pour dix danseurs, d’une durée de vingt-cinq minutes. Elle fut créée au cours des quatre dernières semaines avec deux groupes de danseurs différents. Gioconda Barbuto a donc dû travailler avec les deux tiers de la compagnie. C’est beaucoup d’ouvrage lorsqu’on sait que trois à cinq minutes d’un ballet exigent une journée de création environ.

Mais la chorégraphe s’est pointée chez les GBC préparée comme une coureuse de fond avec, en tête, une foule d’images chorégraphiques. La musique de Marjan Mozetich (Prelude & El Dorado) l’a beaucoup inspirée. Avec l’accord du directeur artistique Lawrence Rhodes, elle a demandé au compositeur de prolonger sa musique d’une quinzaine de minutes. Et, bonne nouvelle, cette musique comme celles des pièces de Septime Webre et Kevin O’Day, à l’affiche au même programme, sera jouée en direct par un orchestre de chambre.

Attablée devant un café au lait, dans un resto de l’avenue Laurier, cette Torontoise d’origine dégage une certaine sérénité malgré la fatigue des derniers jours. «Je n’aurais pu créer cinq minutes de plus, faute de temps», s’exclame-t-elle en riant. Heureusement, le fait de diriger d’anciens collègues lui a simplifié la tâche. Elle a, par exemple, formé des duos avec des personnalités complémentaires. «Je voulais quelque chose d’harmonieux et de beau. Un peu de couleur par-ci, un peu d’esprit par-là», dit-elle dans un français approximatif. «La fatigue me fait perdre mon vocabulaire!»

Par ailleurs, sa dernière année passée en compagnie de chorégraphes réputés lui a appris à être transparente.