Notes : Huitième Festival de théâtre des Amériques
Scène

Notes : Huitième Festival de théâtre des Amériques

Cette année, le printemps commence officiellement le 20 mai! C’est à ce moment qu’on pourra se réchauffer à la couleur de la création théâtrale internationale. La semaine dernière, Marie-Hélène Falcon, directrice générale et artistique du Festival de théâtre des Amériques, rencontrait la presse pour dévoiler le contenu de la huitième édition de cet événement bisannuel. Plus de vingt spectacles provenant de sept pays seront à l’affiche pendant plus de deux semaines. Le Festival mise aussi sur les jeunes auteurs avec son volet Nouvelle Scène où l’on retrouve les Nathalie Derome, Jean-Rock Gaudreault, Jacob Wren et Antoine Laprise qui, après Candide, mettra en scène l’adaptation théâtrale du Mahabharata de Jean-Claude Carrière.

La création québécoise a une place de choix cette année avec des pièces signées Paula de Vasconcelos, Brigitte Haentjens, Wajdi Mouawad et Yves Sioui Durand. Côté étranger, parmi les grands noms, mentionnons le retour d’Elizabeth LeCompte et du Wooster Group, qui viennent présenter leur plus récente création, House/Lights, d’après un livret d’opéra de Gertrude Stein. Le metteur en scène français Jacques Lasalle dirigera une pièce de Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un non. Et le chorégraphe et metteur en scène belge Alain Platel proposera Iets op Bach, dans lequel une horde d’anges déchus squattent leur vie sur la musique de Bach…

Des forfaits sont disponibles jusqu’au 8 mai. Le Festival se tient du 20 mai au 6 juin.
Réservations et info-Festival: (514) 871-2224.

Lancements de saison
Comme tous les printemps, les théâtres annoncent en grande pompe leur prochaine saison. Voici celles des deux plus anciennes compagnies montréalaises.

D’abord, le TNM reprendra Don Quichotte, d’après l’adaptation inspirée, de Wajdi Mouawad, et la mise en scène ludique de Dominic Champagne (du 7 septembre au 2 octobre). Puis, dès le 19 octobre, la dynamique Lorraine Pintal dirigera la nouvelle pièce de Normand Chaurette, Stabat Mater II, avec une solide distribution entièrement féminine, dont Huguette Oligny, Michelle Rossignol, Maude Guérin, Brigitte Paquette, Marie-France Marcotte… L’année 1999 se terminera avec une première canadienne: Marie Stuart, une réécriture moderne et radicale de la pièce de Schiller par l’auteure italienne Dacia Maraini. Anne-Marie Cadieux incarnera Élisabeth Ire, Pascale Montpetit sera Marie Stuart, reine d’Écosse, sous la direction de la sensible Brigitte Haentjens. L’an 2000 s’ouvrira sur une adaptation de L’Odyssée de Homère, signée Dominic Champagne et Alexis Martin. Ce dernier sera aussi de la distribution avec François Papineau en Ulysse, Dominique Quesnel en Pénélope, et Pierre Lebeau en… Cyclope! Suivra en mars le chef-d’ouvre de Tchekhov, La Cerisaie, sous la gouverne du tchékhovien Serge Denoncourt. Avec Monique Miller dans le rôle de Lioubov Andreïevna, l’émouvante propriétaire de la Cerisaie. En mai, Yves Desgagnés retouchera au répertoire en montant Les Joyeuses Commères de Windsor, de Shakespeare, avec le grand Jean-Louis Millette dans la peau de Falstaff. Info et abonnements: 878-7878.

De son côté, le Rideau Vert propose la reprise du succès de Michel Tremblay, Encore une fois si vous le permettez (du 31 août au 19 septembre). Le 28 septembre prendra l’affiche Pygmalion de Shaw, mise en scène par Françoise Faucher, avec Guy Nadon. En novembre, Micheline Lanctôt dirigera Bousille et les justes de Gratien Gélinas. Un retour sur le siècle en chansons, mis en scène par Louise Forestier, viendra souligner la fin de 1999. L’an 2000 s’ouvrira sur des ouvres phares de deux des plus grands auteurs du XXe siècle: Eugène Ionesco (Paul Buissonneau dirigera Les Chaises, en février) et Bertolt Brecht (Guillermo de Andrea met en scène Maître Puntilla et son valet Matti). Le Rideau Vert termine sa saison avec la reprise du très beau Grace et Gloria, du 25 avril au 20 mai. Info et abonnements: 845-0267.

Moi, Nicolas
Dans la vie comme au théâtre, certaines coïncidences sont parfois troublantes… Tout récemment, Gabriel Arcand offrait dans Moi, Feuerbach une performance de haut calibre dans le rôle d’un comédien vieillissant qui se pointe à une audition. Et voilà que Nicolas Sacchitelle prend d’assaut la salle intime de La Veillée pour se glisser dans la peau d’un comédien encore vert qui joue, lui aussi, le tout pour le tout lors d’une audition!

Avec La Dernière Audition, une pièce qu’il peaufine depuis un an et demi avec l’auteur Benoît E. Pelletier, Nicolas Sacchitelle veut braquer un projecteur sur la démarche de l’acteur qui s’approprie les créatures de papier pour en faire des êtres de chair. «Je veux montrer comment un comédien fait naître un personnage», résume-t-il avec enthousiasme. Seul sur scène, le diplômé de l’UQAM livrera aussi le fruit de ses réflexions sur la difficulté de percer dans le «beau milieu». Le metteur en scène Jean-Michel Lamothe guidera les amateurs de théâtre dans cette excursion dans les coulisses du jeu. Au Théâtre intime de l’Espace la Veillée, du 27 avril au 15 mai. (C. Hébert)