Les Ballets de Monte-Carlo : Visite royale
Scène

Les Ballets de Monte-Carlo : Visite royale

Sous la direction artistique de JEAN-CHRISTOPHE MAILLOT, les Ballets de Monte-Carlo
se sont débarrassés définitivement de leur image ringarde. Et attirent autant les amateurs de classique que de contemporain.

Ils évoquent tutus d’une blancheur immaculée et chignons cerclés d’une couronne de diamants; or Les Ballets de Monte-Carlo n’ont de princier que le nom. C’est une compagnie vouée au répertoire contemporain. «C’est important pour nous de montrer qu’on n’est pas une compagnie fondée pour divertir les touristes fatigués de Monaco», lance en boutade Jean-Christophe Maillot, chorégraphe et directeur artistique.

Le parcours des Ballets de Monte-Carlo a de quoi étonner. Leur histoire démarre au début du siècle … en Russie. La compagnie se nomme Les Ballets russes et est dirigée par Serge de Diaghilev (personnage important dans l’évolution du ballet en Europe). En 1920, elle émigre pour des raisons politiques dans la minuscule principauté. Quelques années plus tard, la compagnie adopte le nom des Ballets de Monte-Carlo. Cette dernière rencontre des hauts et des bas puis, vers les années 50, c’est l’éclipse. Trente-cinq ans plus tard, elle renaît de ses cendres grâce à la volonté de Grace de Monaco. L’ancienne actrice américaine souhaite en faire une compagnie de prestige. À sa disparition tragique, sa fille aînée reprend le flambeau. La compagnie traverse alors une période difficile: son identité est mal définie, son style pompeux. En 1993, Caroline de Hanovre fait appel au chorégraphe français Jean-Christophe Maillot. «Son premier objectif était de rendre la compagnie vivante, de lui donner une identité propre», résume le directeur artistique. Comment? En proposant des ouvres néoclassiques réputées. Adieu, donc, les ballets romantiques? «Nous continuons de danser les ouvres les plus affirmées de George Balanchine " issues de sa période noir et blanc", et quelques grandes reconstitutions afin >d’entretenir" la qualité artistique des danseurs. Si j’amenais les danseurs vers d’autres esthétiques, on ferait un travail médiocre. Tant qu’à voir un classique, j’aime qu’il soit bien dansé.» Et vlan!

Pour sa première visite montréalaise, la troupe dansera des pièces de Twyla Tharp, Lucinda Childs et William Forsythe. Des Américains à l’imagination audacieuse. Jean-Christophe Maillot signe lui-même une ouvre. «Le programmeur (Les Grands Ballets Canadiens) désirait l’ouvre In the Middle Somewhat Elevated, de Forsythe. À partir de là, j’ai construit un programme cohérent et accessible.»

De son propre aveu, sa chorégraphie Vers un paysage sage, créée en 1995 pour la compagnie, se démarque du lot. «Elle a une touche très française. C’est que j’aime bien parler des gens dans ma danse. Cette dimension humaine est moins exploitée dans les ouvres américaines», dit-il.

Selon un article du Nouvel Observateur, Les Ballets de Monte-Carlo ont gagné leurs galons. Le directeur artistique croit que la compagnie s’est débarrassée définitivement de son image ringarde. «Notez que cette image a eu du bon, réplique le chorégraphe. Cela nous a permis d’élargir notre public, d’attirer des spectateurs qui s’attendent naïvement à une soirée classique. Notre rôle est de les surprendre, de les convaincre.»

Du 6 au 8 mai
À la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Voir calendrier Danse

D’amour et de danse
C’est devenu un rituel dans la communauté de la danse. À chaque printemps, chorégraphes et danseurs se réunissent dans le cadre d’une soirée au bénéfice des hommes et des femmes infectés du VIH ou souffrant du sida. La troisième édition de l’événement D’Amour et de danse offre un programme à la fois éclectique et attirant. Les danses les plus prometteuses: Catherine Allard, ex-première danseuse à la Compania Nacional de Danza de Madrid, livrera un extrait de la pièce Holiday Sketches du Britannique Christopher Bruce, en compagnie de la chanteuse espagnole Maria del Mar Bonet. Andrea Boardman, danseuse-étoile des Grands Ballets Canadiens, partagera la scène avec Sylvain Lafortune (un ancien collègue des Grands) dans un duo inédit signé Shawn Hounsell (aussi des Grands). L’ex-danseur étoile Louis Robitaille, aujourd’hui directeur artistique des Ballets Jazz de Montréal, unira son talent à celui de Vanessa Convery dans une chorégraphie inédite de la Torontoise Dominique Dumais. Également au programme, des extraits de Mensonges variations (Sylvain Émard), Jeux de fous (Paul-André Fortier), While Waiting (William Douglas) et Landscape (Margie Gillis). En prime, un numéro du Studio de tango de Montréal. Coût des billets: 30 $, 50 $ et 150 $.

Le 22 mai
À la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau

Voir calendrier Événements