Scène

Notes : Renaissance du Théâtre d’Aujourd’hui?

Voilà longtemps qu’on n’avait pas vu autant de monde au Théâtre d’Aujourd’hui! Pour lancer sa première saison, la semaine dernière, le directeur artistique, René Richard Cyr, a attiré pas mal tout ce qui grouille et scribouille dans le domaine culturel local: de Montréal ce soir aux Fils à papa, en passant par Flash. Il faut dire que Cyr (avec son coéquipier à la barre de cette institution vouée à la création québécoise, Jacques Vézina) veut relancer la compagnie, et marquer son trentième anniversaire la saison prochaine.

Le metteur en scène croit que tout le monde a une part de responsabilité dans le succès du Théâtre d’Aujourd’hui. Le slogan de la programmation 1999-2000 est d’ailleurs: «Vene vous voir!». «Faire de la création, c’est défricher», expliquait Cyr, lors de la conférence de presse. «Les créateurs sont des coureurs de fond. Avant d’analyser leurs pièces, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit. J’aimerais avoir une critique constructive qui situe les textes inédits dans une perspective à long terme pour les auteurs»÷, a souligné Cyr à l’endroit de la critique qui a été parfois sévère envers les choix artistiques de la compagnie depuis son déménagement, rue Saint-Denis, en 1991.
Sur papier, Cyr semble avoir tous les éléments pour amadouer la critique. En ouverture, Wajdi Mouawad reprendra Willy Protagoras enfermé dans les toilettes (du 8 septembre au 2 octobre). En novembre, Serge Boucher (Natures mortes) livrera sa dernière pièce, 24 Poses (portraits), qui sera mise en scène par Cyr lui-même. En janvier 2000, René Gingras effectuera un retour au théâtre avec Jacynthe de Laval qu’Yves Desgagnés dirigera. Un nouveau venu, le romancier et professeur Jean-Pierre Boucher proposera ensuite une pièce au titre original, Les vieux ne courent pas les rues, qu’André Brassard mettra en scène. Puis Philippe Soldevila, Robert Bellefeuille et Marcia Babineau s’installeront au Théâtre d’Aujourd’hui, avec Exils.

De Michel Forget à Miro, de Catherine Bégin à Maude Guérin, en passant par Claude Gai, Huguette Oligny, Patrice Coquereau, Macha Limonchik… plusieurs comédiens de talent, de toutes les générations et de tous les horizons, monteront sur la scène du Théâtre d’Aujourd’hui l’an prochain.

En plus de ces cinq productions, Cyr et Vézina seront les hôtes de deux événements: la Semaine de la dramaturgie (en décembre 1999), et Les Coups de théâtre (au printemps de l’an 2000). Ils accueilleront un auteur en résidence (François Archambault), ainsi que trois spectacles dans la petite salle Jean-Claude Germain, dont un de la compagnie Urbi et Orbi à l’automne 1999.

Théâtre Denise-Pelletier: saison 1999-2000
La saison prochaine, le Théâtre Denise-Pelletier misera sur des metteurs en scène inédits sur ses planches, sur de jeunes distributions… et sur des textes qui ont traversé le temps. Dès le 28 septembre, Michel Monty s’attaquera à Tit-Coq, de Gratien Gélinas, avec Pierre Dallaire dans le rôle-titre (en 1999-2000, on pourra donc voir deux pièces du père de la dramaturgie québécoise, décédé récemment, puisque le Rideau Vert mettra à l’affiche Bousille et les justes). En novembre, Martin Faucher montera une comédie de Corneille, Le Menteur, mettant en vedette David Savard dans la peau d’un séducteur mythomane. Le début du nouveau millénaire aura des couleurs russes chez Denise-Pelletier: en janvier, Igor Ovadis s’attaquera à rien de moins que l’adaptation de Crime et Châtiment, de Dostoïevski. Le jeune et talentueux Maxim Gaudette hérite de l’imposant rôle de Raskolnikov. Finalement, dès le 14 mars, on pourra découvrir une comédie méconnue de Shakespeare, Peines d’amour perdues, où s’ébattront une flopée de jeunes comédiens, sous la direction de Manon Vallée.

Supplémentaires pour Bégin et Martin
Christian Bégin fait un tabac avec sa parodie d’un crooner groupie de Frank Sinatra, dans I’ve Got a Crush on You. Le spectacle est en reprise, du 5 au 8 mai, au Studio de la Main. L’humoriste provocateur et politically incorrect Maxim Martin est aussi de retour avec son spectacle Tolérance zéro, pour une série de représentations au Cabaret du Musée Juste pour rire, à compter du 12 mai. Voir calendrier Humour