Concerto grosso pour corps et surface métallique : Bras de fer
Scène

Concerto grosso pour corps et surface métallique : Bras de fer

Pour clore ses trois semaines de retraite de création à Québec, la compagnie montréalaise Le Carré des Lombes présentera au public le fruit de son travail, une création sonore qui arrive bientôt à terme.

À la Salle Multi depuis le 9 août dernier, la directrice artistique Danièle Desnoyers et son équipe s’affairent intensivement à mettre ensemble tous les éléments de Concerto grosso pour corps et surface métallique. Après l’avoir perdu de vue pendant quelques mois pour se concentrer sur le mouvement, les cinq danseurs retrouvent enfin leur plancher sonore, constitué de plaques métalliques. Pendant ce temps, Nancy Tobin, la créatrice en design sonore, triture les sons provoqués par leurs pas.

C’est le premier été que l’équipe de La Rotonde invite des chorégraphes à venir créer dans ses murs. Inaugurée par Harold Rhéaume en juin dernier, la formule des «retraites de création» donne une occasion en or aux artistes de changer d’air et de travailler tout leur saoul sans se faire déranger. «Ça nous a permis d’avancer, affirme Danièle Desnoyers, ravie. On ne veut plus sortir du théâtre le soir. On travaille comme des fous.»

De retour à Montréal, il ne restera plus à la compagnie qu’à ajuster certains détails et à mener le tout à maturation, en prévision de la vraie première qui aura lieu en octobre au Festival international de nouvelle danse. Le public de Québec aura donc un bon aperçu de l’oeuvre cette fin de semaine-ci. Ce dévoilement prématuré est important pour la chorégraphe et ses danseurs. «On ressent vraiment une pièce à partir du moment où on la présente au public. Ça influence notre perception de la pièce.» D’autant plus qu’artistes et spectateurs auront l’occasion d’échanger après la représentation.

Au départ de Concerto grosso…, Danièle Desnoyers avait envie d’approcher la création sonore. «Il se passe des choses tellement extraordinaires du côté de la recherche en électroacoustique.» L’expérimentation a débuté en janvier dernier au Théâtre du Bic. «La scène recouverte de plaques de métal me rappelait la glace, le son qu’émet le patin sur la glace. J’avais envie d’entendre la résistance du mouvement contre l’air, ce qu’on en ressent.» Qui dit glace dit froid, hiver, isolement… Une dimension dramatique qui s’est dégagée peu à peu.

Si l’on se fie au travail antérieur du Carré des Lombes, on peut s’attendre à une oeuvre complexe mais limpide, alliant virtuosité d’interprétation et sensibilité. Nous retrouverons Anne Le Beau, Catherine Tardif et Jacques Moisan, qui étaient de la distribution de Discordantia à la même salle en avril dernier, en plus de Stéphane Deligny et Siôned Watkins.

Les 27 et 28 août
À la Salle Multi
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