Chantal Bonneville : Chantal Bonneville, chorégraphe
Scène

Chantal Bonneville : Chantal Bonneville, chorégraphe

On la connaît bien peu, la relève en danse à Québec. Faute d’employeur depuis la disparition de Danse Partout, plusieurs finissants prennent le chemin de l’exil. Chantal Bonneville, elle, a décidé de rester ici et de vivre de son art.

Particulière, cette fille qui envoie balader sa sécurité d’emploi à 24 ans pour entreprendre trois années de formation à l’École de danse de Québec. Depuis cette folle décision, Chantal Bonneville accepte les événements comme ils se présentent et s’organise pour en tirer profit. Ah, la vie d’artiste!

Comme elle accouche d’un petit garçon tout juste avant le spectacle des finissants, elle rate l’occasion de se faire valoir sur scène. Qu’à cela ne tienne, elle fera danser ses collègues. Elle signe ainsi sa première chorégraphie. La pièce sera d’ailleurs reprise, puis suivie d’une commande deux ans plus tard. C’est la piqûre de la création!

Elle ne s’en cache pas: c’est pour pouvoir chorégraphier qu’elle enseigne à la Troupe de danse du Cégep de Sainte-Foy. Au lieu de s’inquiéter du niveau technique inégal de ses élèves, Chantal les amène à la surprendre. «Des fois, ça prend une autre direction, mais c’est correct», dit-elle. Son plus grand bonheur? «C’est de voir sur scène ce sur quoi tu as travaillé pendant des mois. Je suis surprise des fois de ce que je peux faire, que ce soit si fort.» Sur quoi elle s’excuse aussitôt: «Ça a l’air prétentieux!»

Très peu pour elle, les trips expérimentaux. «J’aime beaucoup ce qui est humain, facile à comprendre. Je veux aller vers un public général et non pas averti.» Quant à son style, elle se targue de ne pas en avoir. Peu de liens, en effet, entre sa première création, Ruoma latef, une pièce de groupe lyrique, et Riche et célèbre, un solo très théâtral créé le printemps dernier.

Si jamais elle laisse momentanément de côté la création, ce sera pour accomplir un autre de ses rêves: se joindre à Carbone 14, à Momix ou à une grosse production comme Notre-Dame-de-Paris. En attendant, elle se rapproche de son but, puisqu’elle gagne sa vie aux Folie’s de Paris, non pas comme danseuse à paillettes et talons hauts, mais dans un rôle théâtral. Son personnage de clocharde lui donne l’occasion de jouer, de chanter et de danser. Une chance en or pour cette fille, qui croit à sa bonne étoile, de s’ouvrir de nouveaux horizons.