Scène

Le rentrée théâtrale : Actes prémédités

Au printemps dernier, le Groupe de la Veillée présentait La Femme comme champ de bataille, une pièce-choc dénonçant le viol comme stratégie militaire. Voilà maintenant que le Trident ouvre sa saison avec Les Troyennes d’Euripide, un plaidoyer toujours d’actualité contre la folie des hommes, du 21 septembre au 16 octobre. Par ailleurs, ceux qui ont découvert le talent d’auteur et de metteur en scène de Wajdi Mouawad au cours de la dernière saison (Littoral) seront heureux de le retrouver à la tête de l’impressionnante brochette de comédiennes prêtes à relever le défi de la tragédie grecque. Un peu plus tard cet automne, l’imaginaire de Réjean Ducharme, qui avait tant séduit le public en mars dernier (Ines Pérée et Inat Tendu), fera de nouveau vibrer les planches du Trident avec À quelle heure on meurt?, un collage d’oeuvres réalisé par Martin Faucher, du 9 novembre au 4 décembre.

Le metteur en scène Gill Champagne et le comédien Roland Lepage, qui avaient participé à la création de Et celui sous terre, l’hiver dernier, se retrouvent cette année au Périscope pour la présentation de Celle-là de Daniel Danis (Cendre de cailloux), une pièce où le secret occupe, là encore, une place prédominante, du 26 octobre au 20 novembre. La biographie fantastique Moi, Orlando, réalisée d’après l’oeuvre de Virginia Woolf et mise en scène par Marie Dumais, prendra le relais du 23 novembre au 11 décembre.

La Bordée opte également pour des valeurs sûres. D’abord, Le Chemin des Passes-Dangereuses de Michel Marc Bouchard, un auteur que le public a pu apprécier à maintes reprises au cours des dernières années – Le Voyage du couronnement (1995), Pierre et Marie… et le démon (1998) et Les Aboyeurs (1999) -, du 21 septembre au 16 octobre. La mise en scène sera assurée par Lorraine Côté, dont on se rappelle les Comédies françaises. Le concept sera d’ailleurs repris cette année avec les Comédies siciliennes de Luigi Pirandello, mises en scène par Marie Gignac, qui s’est fait remarquer dans la pièce solo Le Livret d’Isabelle, au printemps dernier (du 2 au 27 novembre).

Fidèle à son habitude, la Salle Albert-Rousseau accueillera pour sa part plusieurs productions montréalaises. Premièrement, Durocher le milliardaire du regretté Robert Gravel, une pièce mettant en scène un homme riche et heureux de son état (le 12 octobre). Puis, en rappel, l’incontournable Encore une fois, si vous le permettez de Michel Tremblay, mettant en vedette Rita Lafontaine, sous la direction d’André Brassard (le 19 octobre). Les inconditionnels de Tremblay seront par ailleurs heureux d’apprendre que ce dernier signe la traduction de Grace et Gloria de Tom Ziegle, mise en scène par Denise Filiatrault (le 4 novembre) – qui assure également la direction de Monsieur chasse! de Georges Feydeau, un vaudeville présenté au Palais Montcalm du 9 au 12 septembre. Enfin, la morbide mais fort attirante Stabat Mater II de Normand Chaurette, une pièce racontant l’histoire de vingt mères passant à la morgue afin d’identifier le corps de leur fille, mise en scène par Lorraine Pintal (les 6 et 7 décembre).