Scène

Véronika Makdissi-Warren : Véronika Makdissi-Warren, comédienne

Véronika Makdissi-Warren est actuellement à Caraquet où elle travaille à un projet de spectacle avec des comédiens du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la France, et elle vibre d’enthousiasme au téléphone.

Elle s’enthousiasme, d’abord, à la perspective des trois rôles qu’elle tiendra au cours de la saison: elle passera de la jeune fille de Goldoni à la jeune femme rusée de Molière, pour endosser finalement le costume d’Orlando, dans une pièce de Virginia Woolf. Ces spectacles représentent pour elle des défis stimulants, faisant appel à des registres différents, en même temps que l’occasion, comme elle le dit elle-même, «de travailler avec de belles équipes».

D’abord entrée au Conservatoire de musique, elle bifurque vers le Conservatoire d’art dramatique de Québec, dont elle sort en 1996. Bien qu’elle se consacre au théâtre, son violon ne la quitte pas. Elle joue et enseigne tout au cours de l’année. Elle a d’ailleurs accompagné, il y a quelques années, une adaptation au théâtre des Liaisons dangereuses, présentée par la compagnie Les Enfants terribles. Comme comédienne, elle a joué, plus récemment, dans Carpe Diem de Marie-Josée Bastien, et on l’a vue, l’automne dernier, dans le spectacle Labiche présenté à la Bordée.

Outre la saison qui s’annonce, un autre projet lui tient à coeur: Les Productions préhistoriques. Cette compagnie, qu’elle a créée avec Jacques Laroche, a concocté l’an dernier le spectacle pour enfants Mammouth et Maggie, sous la direction de Marc Doré. Centrée beaucoup sur l’acteur, cette incursion dans l’univers du clown est essentielle pour Véronika Makdissi-Warren, et elle tient à la pousser plus loin. C’est, selon elle, l’occasion de se laisser aller au plaisir du jeu pur. C’est aussi une exploration qui permet, à chaque représentation, d’apprivoiser un autre type de contact: celui qui s’établit, bruyamment et joyeusement, avec un public d’enfants.

Si elle envisage peut-être la mise en scène et l’enseignement, ce sera pour plus tard. Pour l’instant, elle adore ce qui, pour elle, ne peut être appelé «travail»: la scène et le jeu. Ce qu’elle souhaite? Rejouer Mammouth et Maggie et, chaque soir, se frayer un chemin vers le spectateur, pour le toucher. Si un seul, après la représentation, rentre chez lui remué, rêvant au monde qu’on vient de lui dévoiler, alors elle se dit: «J’ai réussi.»