Giselle : Coeur agile
Scène

Giselle : Coeur agile

Le célèbre ballet romantique Giselle ouvre la saison de danse. ANNICK BISSONNETTE, enchantée de reprendre le rôle-titre, nous parle de cette nouvelle production des Grands Ballets canadiens qui seront accompagnés, pour l’occasion, de l’Orchestre symphonique de Québec.

«C’est une des plus belles histoires d’amour du répertoire classique», affirme Annick Bissonnette, première danseuse aux Grands Ballets. L’histoire se déroule dans un village au bord du Rhin. Giselle tombe amoureuse d’un nouvel arrivant, Albrecht. Elle ignore qu’il est de la noblesse et fiancé à une jeune fille de son rang. C’est Hilarion, jaloux, qui lui révèle la vérité lors d’une partie de chasse. Le coeur fragile de Giselle flanche. Elle meurt. Au deuxième acte, Albrecht vient s’agenouiller sur sa tombe, un lieu hanté par les Willis, ces âmes de jeunes filles mortes avant leur mariage. Myrtha, la reine des Willis, condamne Albrecht à danser jusqu’à en mourir, mais Giselle le sauve en dansant avec lui jusqu’à l’aube. Quand les Willis retournent à leurs tombes, Albrecht pleure son amour.

Créé en 1841 sur une musique d’Adolphe Adam, Giselle est toujours aussi populaire. En s’inspirant de la chorégraphie originale de Jean Corrali et Jules Perrot, Ib Anderson a rafraîchi le ballet qui demeure toutefois traditionnel. Le chorégraphe a particulièrement insisté sur la profondeur de l’interprétation. «C’est une version très très humaine, très honnête, très vraie, qui est même actuelle, estime Mme Bissonnette. C’est une version simple où il n’y a pas de chichis.»

Comme elle tient le rôle de Giselle pour la troisième fois depuis 1988, la danseuse définit de mieux en mieux son personnage. «C’est une fille naïve qui se fait trahir et qui est extrêmement blessée par cette trahison-là… Mais c’est une fille qui sait ce qu’elle veut, qui a une joie de vivre.» Avec Vadim Bondar, qui interprète Albrecht, elle se réjouit d’avoir établi une complicité essentielle, malgré qu’il n’ait joint la compagnie à titre de premier danseur que depuis deux mois seulement. Lui aussi avait une bonne expérience de ce classique.

Pour Annick Bissonnette, qui s’est aussi illustrée dans de nombreuses pièces contemporaines, le répertoire classique est toujours l’occasion de recourir à son entraînement rigoureux de ballerine. «C’est sûr que c’est plus difficile à faire mais quand on réussit, c’est une satisfaction qui est inexplicable.» Elle s’estime comblée par le rôle de Giselle. «Ça demande beaucoup de force mais, en même temps, de la souplesse. Il faut que ça ait l’air très très aérien dans le deuxième acte.» Elle fait remarquer qu’en plus des deux rôles principaux, celui de Myrtha, de même que le pas de deux des paysans, exigent eux aussi beaucoup de virtuosité. Et on n’en doute pas.

Le 22 septembre
Au Grand Théâtre
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