"Étienne F. fait des rêves très troublants, explique le metteur en scène. "Récidiviste du rêve malsain", il est intercepté par Le Réprobateur 267, police des rêves. Enfermé dans une cellule anti-sommeil, il subit un genre de jeûne, pour le purifier: une semaine sans dormir. Arrive ensuite une mystérieuse invitée…" C’est là que l’imagination des deux auteurs prend le relais.
"Il y a dans ce projet l’idée de défi, avance Lessard. L’art naissant souvent d’une contrainte, je voulais qu’on se donne des contraintes." Pour corser un peu plus l’exercice imposé aux auteurs, Jean-François Lessard ajoute certaines règles concernant l’action, les lieux, les mots et la finale. Il précise: "Derrière tout ça, il y a aussi le refus d’une manière de faire unique; l’idée qu’il peut y avoir mille et une façons d’aborder un même point de départ." "Cette confrontation de nos visions devient un stimulant", complète Vincent Champoux.
Pour la rédaction de leur pièce, les deux auteurs ont travaillé dans le plus grand secret, sans se consulter. Philippe Savard s’enfermant sur son inspiration: "C’est mon premier texte de théâtre; personne ne savait rien de ce que j’écrivais"; Vincent Champoux montrant à mesure ses trouvailles au metteur en scène.
Si la scène de départ rappelle un peu Kafka, un peu Orwell, la suite prend, au dire des trois acolytes, des directions très différentes. "L’ambiance est futuriste et assez angoissante dans la pièce de Vincent, surréaliste et un peu délirante dans celle de Philippe", indique Jean-François Lessard. Avec ces univers insolites, le défi d’abord posé aux auteurs touche également la scénographe, Méliza Dionne-Michaud, et les trois comédiens, Serge Bonin, Pierre-Yves Charbonneau et Ansie St-Martin, chacun devant naviguer dans ces deux mondes, différents malgré une première scène semblable.
Le résultat? On le prévoit amusant, par ces prémices hautement ludiques qui ne sont pas sans rappeler les jeux de l’OULIPO, et sûrement dépaysant. Exploration du domaine du rêve, jeu dans la construction du spectacle: pas étonnant, dès lors, d’apprendre que la mission artistique du Théâtre Permissif est "d’interroger les rapports qu’entretiennnent le réel et le fictif"…
Du 25 octobre au 12 novembre
Au Centre international de séjour
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