Depuis sa création au printemps 99, Exils a voyagé au Canada et en France. Co-écrite par Robert Bellefeuille et Philippe Soldevila qui, assisté de Marcia Babineau, signe aussi la mise en scène, cette "allégorie tendre et humoristique sur la quête des origines et de l’identité" a été nourrie de l’expérience des concepteurs et comédiens de trois provinces.
À ce voyage au pays de la francophonie se greffe l’image de la gémellité. "Le spectacle s’est construit à partir de discussions et d’improvisations", explique Annie LaRochelle. En cours de création, les jumelles furent évidemment la cible de nombreuses questions. "Ça a été assez difficile d’expliquer ce que c’est qu’être jumelles; pour nous, c’est quotidien, presque banal!", admet France LaRochelle. "On n’était pas riches en anecdotes…" glisse Annie.
Plutôt que de profiter de leur ressemblance pour jouer des tours, "on a toujours tenu à s’affirmer comme deux personnes distinctes", assure France. "C’est sûr que c’est comme une sécurité, avance Annie. Mais en même temps, tu as le goût d’être juste toi. Le quai est là pour qu’on le laisse un peu… C’est toujours dérangeant quand les gens se mêlent, alors on n’a jamais voulu jouer avec ça."
Au moment de choisir de faire le Conservatoire, y a-t-il eu des frictions? Annie raconte: "On n’a jamais cherché à faire la même chose; mais on n’a jamais voulu, non plus, s’empêcher de faire quelque chose parce que l’autre voulait le faire." "Par contre, on est très critiques l’une envers l’autre", ajoute France. "Au Conservatoire, heureusement, ils ne nous ont pas acceptées la même année. Déjà qu’on s’y auto-critique beaucoup, avec un autre "miroir" qui dit: "ouais, pas fort", ça aurait été difficile!" conclut Annie en riant.
Et que dit le miroir devant son double sur scène? "Ma soeur joue toujours des personnages plus jeunes, indique France. C’est vrai que notre énergie est différente: Annie est plus fébrile", "alors que France est plus posée". "Quand je vois Annie jouer, poursuit France, je suis surprise, parce que je ne la reconnais pas. Je ne me reconnais pas en elle non plus. C’est fascinant de voir que même si je la connais depuis toujours, elle me surprend." "Les seules fois où je me reconnais en regardant France, confie Annie, c’est plutôt visuel: une image, une attitude, plus que la façon de jouer. Je n’ai pas du tout l’impression que je joue comme ça."
Après Exils, des projets différents: pour Annie, la reprise de À quelle heure on meurt? à Montréal, avec une possibilité de tournée en France; pour France, La Balade de Panurge en marionnettes balinaises, dans le cadre de la saison de Premier Acte.
Jusqu’au 25 novembre
Au Théâtre Périscope
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