Le Violoniste : Cordes sensibles
Scène

Le Violoniste : Cordes sensibles

Théâtre Le Violoniste est une manière de célébration de l’art de la marionnette, que pratiquent ensemble depuis un quart de siècle Josée Campanale, à la conception visuelle, et Gérard Bibeau, au texte et à la mise en scène.

Avec Le Violoniste, le Théâtre de Sable vient clore, sur les planches de la Maison Théâtre, les années quatre-vingt-dix. Cette création de la compagnie de Québec est une manière de célébration de l’art de la marionnette, que pratiquent ensemble depuis un quart de siècle Josée Campanale, à la conception visuelle, et Gérard Bibeau, au texte et à la mise en scène.

Tel un hommage aux êtres et aux objets inanimés que ces créateurs savent si bien rendre à la vie, ce spectacle convoque un large éventail de marionnettes: à fils, à tiges ou à tringle, mais aussi celles du théâtre d’ombres et du théâtre noir. Le prétexte de la pièce, des histoires racontées par un grand-père violoniste à ses deux petits-enfants, permet d’explorer dans chaque conte un univers, une esthétique et un type de marionnette. Prétexte, en effet, et c’est là le bémol que j’émettrais devant ce très beau spectacle visuel, auquel il manque un je-ne-sais-quoi de liant sur le plan narratif et, dès lors, de captivant. Entre les contes, le récit de premier niveau apparaît redondant et sans surprises: tantôt les enfants cherchent le lapin, tantôt l’oiseau, partis avec le grand-père un jour de grand vent, et chaque fois ils se demandent s’ils rêvent ou non.

Il reste que la magie opère et que le savoir-faire force l’admiration. Dans un décor composé de blocs mobiles, les deux comédiens-manipulateurs, Martin Genest et Agnès Zacharie, font surgir, de formes abstraites, des personnages ou des objets familiers. D’une mosaïque de carrés de couleur sortiront des animaux; des cerceaux dansant dans l’espace raconteront, en l’illustrant, une histoire; des silhouettes fluo se dresseront dans le noir et un Icare ailé, dessiné dans l’ombre, touchera le soleil.

Le spectacle est lent par moments, et le jeune public de 4 à 9 ans à qui il s’adresse pourrait décrocher. Or, il n’en est rien. Les bambins d’âge préscolaire qui assistaient à la représentation avec moi ont fait preuve d’une attention soutenue, admirable, applaudissant spontanément devant les plus belles images avec, semble-t-il, un infaillible sens de la mesure et du jugement… faisant taire, d’autorité, toute critique.

À la Maison Théâtre
Jusqu’au 19 décembre
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