Impro-performance : Double défi
Après une entrée réussie dans l’arène montréalaise, l’impro-performance revient dans sa ville natale. Des retrouvailles fort prometteuses!
L’impro-performance a fait son entrée à Montréal au Mondial de l’impro 1998, présenté dans le cadre du Festival Juste pour rire. Dès le premier soir, le succès fut retentissant. Deux ans plus tôt, une centaine de personnes rassemblées au Café-spectacles du Palais Montcalm avaient accueilli avec le même enthousiasme cette variante novatrice – et désopilante – de l’improvisation traditionnelle, qui a germé dans la tête de Jean-Philippe Pearson et de quelques-uns de ses amis.
Le concept de l’impro-performance, avouons-le, est fort ingénieux. Voulant organiser des soirées d’impro «pas compliquées», M. Pearson a remis en question nombre de principes établis par le grand manitou de la L.N.I., le défunt Robert Gravel. Exit la patinoire, les gradins et l’arbitre, les jeux sont désormais axés sur la prestation et la collaboration, et se déroulent sur une scène à l’italienne.
Un peu comme à l’émission Improvissimo (née après les soirées organisées à Québec), les joueurs doivent se plier à une série de contraintes ou même interagir avec un autre médium. Dans «Impro post-synchro», les improvisateurs doivent doubler une scène de film projetée sur écran géant, sans en connaître le synopsis. Dans un autre exercice, le joueur doit vanter un objet qu’il n’a pas vu (le public l’a vu, lui) et, une fois qu’on lui a remis l’objet en question, il doit refaire son discours en utilisant les mêmes arguments. Imaginez un joueur qui tente de vous convaincre qu’une scie à chaîne peut concourir à faire régner l’harmonie dans un foyer!
«Le spectacle fait en sorte que le public est très attentif. C’est comme si, pour une fois en improvisation, le public en savait plus que les joueurs, soumet M. Pearson. Si tu perds les spectateurs au milieu d’une improvisation traditionnelle, elle tombe. Ça n’arrive pas avec l’impro-performance parce que la dynamique est telle qu’on a souvent du plaisir aux dépends des improvisateurs…»
Cette fin de semaine à la salle Multi, les spectateurs habitués à ce divertissement branché auront droit à une belle nouveauté: la chanson-performance. «Marc Déry [ex-Zébulon] va prendre une commande du public en ce qui a trait au style musical, au thème et aux mots à inclure dans la chanson, explique M. Pearson. À la fin du spectacle, il reviendra avec une chanson qui sera jouée une seule fois…» Bref, c’est l’idée de l’impro court métrage, qui revient avec les réalisateurs Steve Asselin et Francis Leclerc, appliquée à la chanson.
En plus de marquer le retour de l’impro-performance à Québec après presque deux ans d’absence, le prochain spectacle nous permettra de renouer avec plusieurs joueurs de la première heure. Ainsi, on pourra voir à l’oeuvre les Tammy Verge, Marie-Josée Bastien et l’excellent Henri Lauzière, qui nous ont tant fait rire. «À Québec, on crée dans l’urgence, avoue M. Pearson. Le but n’est pas de se faire repêcher, c’est un trip», précise le jeune producteur.
M. Pearson, qui s’est fait couper l’herbe sous le pied lorsque Télé-Québec a lancé Improvissimo – il travaillait à une adaptation d’impro-performance pour la télé -, assure qu’on reverra ce genre de soirées plus souvent. «L’idée de présenter des spectacles sur une base régulière est mise de l’avant pour le printemps prochain», assure-t-il. D’ici là, réservez votre billet pour ce week-end, ils partent à une vitesse folle et c’est pas des blagues!
Le 18 décembre
À la salle Multi
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