Presence of Absence / Thunder : Deux temps, trois mouvements
Deux jeunes chorégraphes prometteuses se rencontrent pour un spectacle intimiste au studio de La Rotonde. LYDIA WAGERER de Québec et SARAH BILD de Montréal ont beaucoup en commun.
Les deux filles se reconnaissent une approche similaire de la création. «Moi aussi je pars du mouvement et je trouve les thèmes et les émotions à travers lui», affirme Lydia Wagerer. «Je ne crois pas que nos styles soient pareils, mais on a toutes les deux une certaine sensibilité pour le détail et pour quelque chose de profond», considère pour sa part Sarah Bild.
Pourtant, elles n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de se rencontrer avant ce spectacle conjoint où elles présenteront chacune un solo. Histoire d’ajouter un peu de piment à l’événement, elles collaborent à un projet sur le vif, deux semaines avant la représentation, un duo créé par Sarah pour Lydia et Rachel Harris. Après deux jours en studio, la chorégraphe voit déjà émerger un thème même s’il est trop tôt pour en parler. «C’est quelque chose de léger, confie-t-elle cependant. J’approche ça vraiment physiquement.» La pièce s’intitule tout simplement Étude pour Lydia et Rachel.
À part cette petite folie, le reste du spectacle est bien rodé. Présenté en première à Tangente à Montréal en novembre dernier, Presence of Absence amène Lydia Wagerer sur une voie plus théâtrale que des pièces comme Deuxception ou Kinetic Skin que le public de Québec a pu voir ces dernières années. Ici, la danseuse se découvre un intérêt pour le jeu; elle a envie de laisser davantage parler son visage. Exceptionnellement, elle a abordé cette création avec un sujet précis en tête. «Ça faisait longtemps que je voulais faire quelque chose pour ma grand-mère», dit-elle. Cette femme qu’elle adorait a été marquée par son séjour dans les camps de travail en Pologne pendant la Deuxième Guerre mondiale. En se souvenant d’elle et en imaginant ce qu’avait pu être sa vie, la danseuse a développé trois tableaux qui évoquent la guerre, mais aussi la recherche d’amour d’une femme. «Je constate que ses expériences à elle affectent ce que je suis aujourd’hui», réalise la jeune femme.
Mieux connue pour ses pièces de groupe, Sarah Bild a créé Thunder pour elle-même l’an dernier, à la suite de son retour de maternité. Seule en studio, elle a tenté de ressentir dans son corps des phénomènes météorologiques comme le tonnerre ou un ouragan. «Je sentais qu’il y avait beaucoup d’énergie pure là-dedans», dit-elle. Des cinq tableaux qui ont découlé de ce travail, certains font ressortir des personnages; d’autres demeurent abstraits. C’est Rachel Harris qui interprétera la pièce puisque la chorégraphe est de nouveau enceinte.
Du 27 au 29 janvier
À La Rotonde
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