George Dandin : Les sept péchés capitaux
Scène

George Dandin : Les sept péchés capitaux

Acteur, auteur, metteur en scène, PATRIC’ SAUCIER met la dernière main à son George Dandin, qui prendra l’affiche dans quelques jours à La Bordée. «Est-ce que ce sera aussi bon que je le pense?… Une chose est certaine: ça va être exactement ce que je veux», réfléchit-il.

Pour la mise en scène de son premier Molière, Patric’ Saucier est confiant. S’appuyant sur un texte efficace – «après 300 ans, si on le joue encore, c’est que ça marche!» -, il joue la carte de l’audace. «Jack Robitaille, au sujet de la mise en scène, m’a dit: "Fais ce que tu veux." Et des permissions, j’en ai prises…» Cette ouverture du directeur artistique de La Bordée, alliée au fait que George Dandin ne figure pas parmi les oeuvres les plus connues de l’auteur, donne au metteur en scène une grande latitude. Qu’il exploite à fond.
Comme souvent chez Molière, le propos et les personnages de George Dandin oscillent entre comique et tragique. Le riche George Dandin rêve de noblesse. Afin de devenir Monsieur de la Dandinière, il épouse une femme jeune, de souche aristocratique, mais de famille ruinée. Dès lors, Dandin perd illusions et dignité, sacrifiées à son ambition. Calculateur et plein de rancune, il réclame justice, mais ne parvient qu’à s’enfoncer dans son malheur. Pour peindre ses déboires, Patric’ Saucier et les comédiens Jack Robitaille, Véronika Makdissi-Warren, Hugues Frenette, Lise Castonguay, Jacques Lessard, Érika Gagnon, Francis Martineau et Stephan Allard explorent différents registres, allant du ton grave au ton le plus irrévérencieux. «On s’amuse énormément», lance le metteur en scène.
Le spectacle se colore de différents fils qui, sans être toujours parfaitement visibles, structurent l’ensemble. Saucier situe l’action au début du XXe siècle, époque «fertile en renouveau», qui lui plaît beaucoup. Les personnages, de plus, ayant tous des défauts qui les mèneront à leur perte, incarnent chacun un des sept péchés capitaux. Enfin, la lutte qui s’installe entre les protagonistes se joue sur un échiquier, propre à mettre en relief les rapports de forces.
Foisonnement de références, donc, et de niveaux de jeu, dans un univers que le metteur en scène a voulu irréel, même si les sentiments et les drames y sont vrais. «J’aime le théâtre quand je suis vraiment au théâtre, dclare-t-il, avec toutes les choses qu’on peut s’y permettre.» Il peut compter, pour la création de cet univers, sur la complicité de Jean Hazel, au décor, et de Marie-Chantale Vaillancourt, aux costumes.
Pour Patric’ Saucier, le théâtre est divertissement et miroir. Toutefois, il l’envisage «davantage comme un hymne à la vie que comme une représentation de la vie». Le théâtre, c’est «une fête, par la rencontre entre des gens vivants: les artistes et le public».

Du 15 février au 11 mars
Au Théâtre de la Bordée
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