Liza Kovacs : Corps à corps
Malgré son penchant pour le contemporain, Liza Kovacs se définit toujours comme une danseuse classique. La compagnie Danse Cité l’a invitée à interpréter des oeuvres signées par quatre chorégraphes de son choix.
Liza Kovacs a tout de la ballerine: grande, élancée, sourire angélique couronné d’un regard de biche. On l’imagine sur pointes et en tutu d’une blancheur immaculée. Pas surprenant, donc, de lire dans son curriculum vitae qu’elle a évolué pendant quatre ans au sein du Ballet national du Canada. Ces jours-ci, elle présente, à l’Agora de la danse, un spectacle où ses goûts pour le classique et pour le contemporain font bon ménage, ce qui n’a pas toujours été le cas!
Après son passage au Ballet national du Canada, au début des années quatre-vingt-dix, la jeune Montréalaise a entrepris de s’initier à la danse contemporaine aux États-Unis et en Europe. À Liège, elle a suivi un stage de formation auprès de Louise Lecavalier. Plus tard, la vedette de La La La Human Steps suggéra le nom de Liza Kovacs à Édouard Lock, qui recherchait une danseuse classique pour sa Chorégraphie 2. Après son expérience chez La La La, Liza Kovacs a dansé pour Paul-André Fortier, José Navas et Lynda Gaudreau.
Ces temps-ci, la danseuse vit une expérience unique. La compagnie Danse Cité l’a invitée à interpréter des oeuvres signées par des chorégraphes de son choix. Et, luxe suprême pour une danseuse, elle a le dernier mot sur la conception des costumes, des éclairages et de la musique. Quatre chorégraphes ont donc accepté son invitation à lui signer chacun un solo d’une dizaine de minutes. Son choix se révèle pour le moins éclectique: Benoît Lachambre, Dominique Porte, Hélène Blackburn et José Navas. Elle a retenu le talent des deux premiers pour leur étonnante personnalité, et des deux derniers, pour la qualité de leur gestuelle. Seules la musique de Laurent Maslé et les images de Mark Adam servent de pont entre ces pièces qui se suivent mais ne se ressemblent pas.
«Le travail de Benoît Lachambre va à l’encontre de l’esthétique du ballet. Sa gestuelle n’a rien d’harmonieux, je l’appelle la gestuelle de l’homme de Cro-Magnon, dit-elle en riant. Son solo va sans doute susciter beaucoup de réactions chez les spectateurs. our ma part, je l’aime bien. Il y a quelque chose de beau, d’émouvant.» Avec José Navas et Hélène Blackburn, la danseuse évolue en terrain connu. «J’aime la rigueur de José. Avec lui, ça roule. Il arrive en studio avec des mouvements précis en tête. Hélène, de son côté, travaille à partir de la technique classique. Elle fait du ballet métamorphosé.» C’est sa façon particulière de bouger, vive et électrique, qui a attiré Liza Kovacs vers Dominique Porte. «Je l’ai rencontrée sur la scène de One Night Only de José Navas. C’est une artiste intelligente, intègre et articulée. Je veux reproduire sur scène son énergie.»
Malgré son penchant pour le contemporain, Liza Kovacs se définit toujours comme une danseuse classique. Ce n’est pas sans raison qu’elle s’entraîne régulièrement dans une classe de ballet. «J’adore la technique classique pour ses lignes harmonieuses et sa rigueur. Mais je trouve parfois qu’elle manque d’âme. Ce que je souhaite, c’est l’emmener vers de nouvelles directions.»
Sur l’affiche de promotion, les cuisses de Liza Kovacs sont mises en évidence. Des cuisses de marathonienne qui risquent de faire sourciller les puristes de ballet. Autrefois, le torchon brûlait entre elle et le milieu classique. On lui a déjà refusé des rôles importants sous prétexte qu’elle était trop ronde. «À l’époque, j’étais malheureuse chaque fois que je prenais du poids, dit-elle. Aujourd’hui, je ne veux plus que mon sort repose entre les mains des autres.»
Du 16 au 26 février
À l’Agora de la danse
La vie qui bat
L’an dernier, quasiment à pareille date, O Vertigo et La Société de musique contemporaine du Québec faisaient l’événement avec La vie qui bat. Danseurs et musiciens se partageaient la même scène sur la musique Drumming de Steve Reich. La vie qui bat, c’est aussi une chorégraphie vive, comme seule Ginette Laurin en a le secret, accompagnée d’une volée de percussions dirigée d’une main leste par Walter Boudreau. À voir ou à revoir.
Du 16 au 1 février
À la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau
Danse-théâtre pour enfants
Hélène Langevin, une ancienne de Brouhaha Danse, avait signé en 1996 Roche Papier Ciseau, une chorégraphie destinée à un jeune public, qui avait attiré quelque neuf mille spectateurs. Aujourd’hui, la chorégraphe a fondé sa propre compagnie de danse, Bouge de là: Elle présente, du 18 au 20 février, à Tangente, La Tribu Hurluberlu. Les jeunes suivront sans doute avec délice les périples de trois jeunes filles et d’un jeune aviateur prisonniers d’une tempête dans le désert. À découvrir.
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