Maxim Martin : Conter des pipes
Scène

Maxim Martin : Conter des pipes

Fort d’un séjour en France où son humour caustique a fait fureur, MAXIM MARTIN revient au Québec avec Tolérance zéro, un spectacle bien rodé où l’humour s’apparente à un plat de crudités.

Maxim Martin ne fait pas dans la dentelle. Si tous les chemins mènent à Rome, il prend le plus court. Un direct au-dessus ou en dessous de la ceinture, qu’importe, c’est le résultat final qui compte: parvenir à traiter des sujets qui l’intéressent sans les farder, sinon en les assaisonnant d’humour, au risque de provoquer. C’est ainsi que celui qui expliquait aux dames comment faire une fellation dans le spectacle Zone interdite, en 1995, a su faire sa marque, sortir des sentiers battus et devenir, selon ses dires, «un satellite gravitant autour du noyau d’humoristes du Québec».

«Quand je parle de sexualité, on peut dire que c’est cru et direct ou même vulgaire, explique le jeune humoriste. Mais ce n’est pas plus vulgaire que ce que l’on peut voir au Canal Vie dans Les Copines d’abord ou Sorties gaies. Il y a un punch à la fin, c’est la seule différence. S’il n’y avait pas de gags, ça pourrait passer dans un documentaire à Radio-Canada.»

Maxim Martin joue les fins observateurs, opte pour un humour «vérité» en évitant de traiter de ses sujets sous le couvert de personnages. Pas d’artifices, donc. Qu’un humoriste à nu, derrière le micro, qui se «défend avec [sa] gueule» comme il aime à le rappeler. «Souvent, l’humour est l’exagération d’un fait ou d’une observation, d’où la surprise, explique-t-il. Moi, j’utilise plutôt la vérité pour la surprise.»

Infidélité, légalisation de la marijuana, conflits entre les générations sont autant de sujets auxquels s’attaque Maxim Martin. Pour lui, rien ne résiste à l’humour, tout réside simplement dans le traitement, d’où le défi. Parvenir à faire sourire avec un sujet aussi lourd que le viol n’est peut-être pas une sinécure, mais Martin se prête à l’exercice avec beaucoup d’intérêt, car s’il ne se fixe pas de mission particulière, il insiste sur le fait qu’il y a un «en deçà» du rire, une dimension réflexive qui lui est précieuse: «On oublie que l’humour, ce n’est pas nécessairement une succession de gags. À travers l’histoire, les comiques ou les clowns ont souvent été un reflet de ce qui se passait dans la société et moi, ça a toujours été ma vision: faire rire avec quelque chose qui fait réfléchir et qui te reste en tête lorsque tu sors du spectacle.»

Jusqu’au 11 mars
Au Cabaret du Capitole
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