Carrefour international de théâtre : Tournée générale
Fête du théâtre: du 11 au 22 mai, le Carrefour international de théâtre de Québec, 5e édition, présente les coups de coeur de ses directrices artistiques, MARIE GIGNAC et BRIGITTE HAENTJENS. Au programme, 13 spectacles, placés sous le signe de l’intimité ou de l’éclatement. Des spectacles tendres, audacieux, pour tous publics.
D’abord, quelques retours d’artistes connus, que Québec aime. Jean-Pierre Ronfard quitte les coulisses, et joue le rôle d’un professeur dans la production du Nouveau Théâtre Expérimental, Les Mots; en plus de l’interprétation, Ronfard en signe conception, écriture, et mise en scène. Wajdi Mouawad, présent comme metteur en scène et auteur à Québec cette année, propose une toute nouvelle création, imaginée avec la danseuse et chorégraphe Estelle Clareton: Ce n’est pas de la manière qu’on se l’imagine que Claude et Jacqueline se sont rencontrés. Robert Lepage s’associe avec des créateurs de différents horizons pour présenter une soirée cabaret à grand déploiement, mêlant théâtre, musique, acrobatie et technologie: Zulu Time, production d’Ex Machina. De Belgique, enfin, nous revient Yves Hunstad, qui nous avait fait rire et pleurer avec l’inoubliable Tragédie comique. Il convoque sur scène Du vent… des fantômes, réflexion sur la création, spectacle intime mêlant illusion et réalité, créé avec sa complice Ève Bonfanti.
Section jeunes publics, trois créations, présentées en collaboration avec Les Gros Becs. De Belgique, riche terreau du théâtre pour enfants, Éric Pervenche, pièce dans laquelle Éric, 8 ans, cherche à comprendre le monde; pour y réussir, il interroge… des insectes! D’ici, deux spectacles. Maïta, production du Théâtre de Sable de Québec et du Théâtre de la Vieille 17 d’Ottawa, s’appuie sur les marionnettes de Josée Campanale pour parler, en images et sensibilité, du travail des enfants dans le monde. Amour, délices et ogre, du Théâtre des Confettis de Québec, récipiendaire du Masque 1999 pour la Production Jeunes Publics, propose un parcours «gastronomique», au coeur d’un immense gâteau…
De France, des découvertes: la très belle pièce Un mois à la campagne d’Ivan Tourgueniev, présentée dans une mise en scène épurée par la Compagnie des Petites Heures. Aussi, Aberrations du documentaliste, confidence du personnage pricipal, passionné et érudit, qui invite le public à partager le secret qu’il croit avoir percé: l’énigme de la création du monde.
Enfin, quelques spectacles dépaysants, par le sujet, le traitement, la langue. Un paysage / Eine Landschaft / A Landscape, exploration multidisciplinaire des Productions Recto-Verso de Québec, nous convie à une expérience sensorielle étonnante. El pecado que no se puede nombrar (Le péché que l’on ne peut nommer), spectacle en espagnol surtitré en français, du Sportivo Teatral d’Argentine, met en scène un groupe d’hommes qui, en 1929, s’attaquent à la classe capitaliste, d’une façon plutôt inédite. D’Italie, le Carrefour accueille Barboni (Clochards). Dans une atmosphère fellinienne est recréé devant nous l’univers de quelques marginaux qui, avec les artistes de la Compagnia Pippo Delbono, ont conçu et interprètent ce spectacle, en italien et en français. D’Edmonton, The House of Pootsie Plunket, inspiré du mythe d’Électre, nous transporte dans un univers charmant où une situation d’abord anodine devient rapidement tragique.
Intimité, sensibilité, imagination: voilà ce que réserve le Carrefour, lieu de rencontre vivifiant des créateurs et des spectateurs. En plus, toute une série d’activités périphériques, gratuites, dont la programmation sera révélée sous peu.
Du 11 au 22 mai
En différents lieux