La Légende de la femme squelette : Passé simple
Scène

La Légende de la femme squelette : Passé simple

Avec La Légende de la femme squelette, Sylvie Marchand ne cherche pas à réinventer le conte. La comédienne de l’Estrie offre plutôt aux spectateurs de La Petite Licorne un one woman show rodé l’été dernier à North Hatley, sans surprises ni prétention, composé d’un conte de l’auteur et metteur en scène Patrick  Quintal.

«Pourquoi réparer ce qui fonctionne déjà?», dit la loi de Murphy. Avec La Légende de la femme squelette, Sylvie Marchand ne cherche pas à réinventer le conte. La comédienne de l’Estrie offre plutôt aux spectateurs de La Petite Licorne un one woman show rodé l’été dernier à North Hatley, sans surprises ni prétention, composé d’un conte de l’auteur et metteur en scène Patrick Quintal.

Ce dernier a puisé son inspiration dans un conte traditionnel inuit, ainsi que dans trois contes de différents pays, couchés sur papier dans Femmes qui courent avec les loups, un livre de Clarissa Pinkola Estés. Ces quatre histoires mettent en scène des héroïnes aux destins tragiques, femmes fortes qui paieront cher leur soif de liberté. Les tristes histoires de Réjeanne la belle rouge, de Josianne la jeune lavandière, de Miranda la vieille louve et de la femme squelette, liées par des chansonnettes, sont racontées par les colorés habitants d’un village de pêcheurs à un étranger un peu trop curieux, qu’ils surnomment dédaigneusement le «Pas-de-nom».

Bien qu’elle soit loin d’avoir le charisme d’un Michel Faubert, Sylvie Marchand est assurément une bonne conteuse. Il faut dire, toutefois, qu’en choisissant de n’interpréter qu’un conte, qui dure près de deux heures, sur une scène minuscule et dénudée, sans accessoires ni costumes, la jeune femme n’a pas opté pour la facilité… La langue agile et le sourire aux lèvres, elle semble pourtant s’amuser à jouer les conteuses, tandis qu’à ses côtés, le musicien accompagnateur René Béchard (claviers et flûte électrique) en fait malheureusement un peu trop dans le style «musicien complice» aux sourires et regards de connivence apppuyés. Mais malgré toute cette bonne volonté, avouons qu’il est difficile de ne pas décrocher de cette longue (et parfois redondante) histoire de grand-mère mêlant sorcellerie, amour et mort…

Voilà donc un petit show correct mais sans audace, tourné vers le passé, qui devrait plaire aux habitués des soirées de contes. Cette Légende un peu trop sage ne risque cependant pas de révolutionner l’art de raconter des histoires…

Les 7, 8, 14 et 15 mai à 20 h
À La Petite Licorne

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