Andrew L. Harwood : Ce soir, on improvise
Dans quelques jours, Harwood se produira avec des collègues sur la petite scène de l’Usine C. C’est à la suite du succès monstre du groupe d’Harwood – The Improvisational Movement Fund – au OFF-Festival de nouvelle danse, que la direction de l’Usine C les a invités à monter un spectacle de danse contact.
Le vent est en train de tourner pour le chorégraphe-danseur Andrew L. Harwood. Depuis 25 ans, ce dernier se spécialise dans la danse contact. Une danse d’improvisation basée sur le contact physique, inventée par l’Américain Steve Paxton, au début des années 70, en réaction à la danse stylisée de l’époque. Pendant presque toute sa carrière, Andrew L. Harwood a prêché seul dans le désert.
Dans quelques jours, Harwood se produira avec des collègues sur la petite scène de l’Usine C. C’est à la suite du succès monstre du groupe d’Harwood – The Improvisational Movement Fund – au OFF-Festival de nouvelle danse, que la direction de l’Usine C les a invités à monter un spectacle de danse contact. «Pendant longtemps, je me suis senti seul dans mon art, raconte Andrew L. Harwood. En 1996, j’avais pris la décision de mettre de côté la danse contact pour me consacrer à la création d’oeuvres de groupe et de solos. Puis, j’ai eu envie de renouer avec cette forme d’expression. Je ne suis bien dans ma peau que lorsque j’improvise.»
Le chorégraphe s’est entouré d’artistes réputés pour ne pas avoir froid aux yeux et pour être des addicts de la performance et du happening. Il y a d’abord l’iconoclaste Benoît Lachambre, initié à la danse contact par Steve Paxton et la Belge Meg Stuart. Puis, Tom Casey et Tonja Livingstone, qui ont déjà dansé pour Roger Sinha. On retrouve aussi Deborah Dunn, une chorégraphe originaire de Vancouver aujourd’hui installée à Montréal, Pamela Newell et Wilson Blakley, autrefois de la compagnie Marie Chouinard. Enfin, Lin Snelling, chorégraphe indépendante et danseuse chez Carbone 14. «Je les ai vus faire de la danse contact et je sais qu’ils ont une qualité d’écoute exceptionnelle», explique Andrew L. Harwood.
Une question me trotte dans l’esprit: comment répète-t-on une danse qui repose essentiellement sur l’intuition et la spontanéité? En fait, la danse contact nécessite beaucoup moins de répétitions qu’une création. Depuis quelque années, Andrew L. Harwood partage son temps entre Montréal et différentes capitales du monde, à enseigner ou à participer à des événements de danse contact. Lors de la première du spectacle de The Improvisational Movement Fund , il sera à peine revenu d’un périple de plusieurs semaines en Argentine, en Autriche et en Grande-Bretagne.
Depuis huit mois, The Improvisational Movement Fund se réunit par petits groupes dans un studio. Les membres y improvisent des mouvements selon l’inspiration du moment. Trois grands concepts ont émergé de leur remue-ménage. Ces concepts, Andrew L. Harwood souhaite les garder secrets pour maximiser l’effet de surprise chez le spectateur. Le succès de la soirée repose essentiellement sur l’échange et la communication. Même l’éclairagiste Philippe Dupeyroux et le compositeur Pierre Tanguay se prêtent au jeu de l’impro.
Trente ans après sa naissance, la danse contact continue d’attirer des foules à New York. Depuis peu, les Européens se passionnent pour son esprit de liberté et sa recherche absolue de soi. Pour Harwood, il ne fait aucun doute que Montréal s’apprête à emboîter le pas. Pour preuve, l’Usine C compte répéter l’expérience avec The Improvisational Movement Fund alors que la direction du FIND jongle avec l’idée d’une soirée d’impro pour sa prochaine édition, à l’automne 2001.
Un juste retour des choses? «À Montréal, on a longtemps considéré ma spécialisation comme marginale, voire comme un sous-produit de la danse contemporaine. Or, voilà qu’on découvre les charmes de ma danse.» À notre grand bonheur…
Du 17 au 19 mai
À l’Usine C
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