Deena Aziz et Alain Goulem : Shakespeare et compagnie
Scène

Deena Aziz et Alain Goulem : Shakespeare et compagnie

Les Anglos-Montréalais Deena Aziz et Alain Goulem ont trouvé comment franchir la barrière de la langue: ils s’en sont créé une, faite de mots inventés à consonance slave. En 1999, ce tandem avait épaté autant le public du Centaur que des festivals Fringe et Just for Laughs avec MocShplat. Ils récidivent cette année au Théâtre National, avec un Hamlet transformé en Ümlout.

Les Anglos-Montréalais Deena Aziz et Alain Goulem ont trouvé comment franchir la barrière de la langue: ils s’en sont créé une, faite de mots inventés à consonance slave. En 1999, ce tandem avait épaté autant le public du Centaur que des festivals Fringe et Just for Laughs avec MocShplat, une création fortement inspirée de Macbeth, mettant en scène quatre clowns s’exprimant dans une langue imaginaire. Ils récidivent cette année au Théâtre National, avec un Hamlet transformé en Ümlout, en espérant, cette fois, séduire le public francophone.
Cela fait plus d’un an que la compagnie Clowns Gone Bad peaufine l’histoire d’Ümlout et de sa famille de saltimbanques. «Un an et demi de montagnes russes émotives!» s’esclaffe la directrice de la compagnie, Deena Aziz. Avec le comédien et metteur en scène Alain Goulem, elle a imaginé un scénario, à partir duquel les comédiens (ils étaient six au départ, ils sont neuf aujourd’hui) ont travaillé lors d’ateliers improvisation. Ümlout est donc issue d’un travail collectif, bien que Deena et Alain se soient réservé le privilège de trancher.
Au bout du compte, ils se sont retrouvés avec l’histoire d’Hamlet revisitée, située dans une contrée de gitans imaginaire, l’Abzourdistan. Ümlout, un déserteur, se déguise en clown pour enquêter incognito sur la mort de son père dans le cirque familial. Pourquoi ont-ils choisi comme source d’inspiration cette pièce archiconnue, dont Alexandre Marine a offert une superbe relecture l’an dernier? «Tous les comédiens de la compagnie ont déjà joué dans plusieurs productions de Shakespeare», amorce Deena Aziz. «Nous éprouvons un grand amour pour cet auteur. Un énorme respect aussi, même si, d’une certaine façon, on le détruit… ou on le magane, à tout le moins!» complète son acolyte.
Passionné de cinéma, Alain Goulem a joué dans trois films d’Yves Simoneau, ainsi que dans le dernier long métrage de Denys Arcand, Stardom. Sa collaboratrice et lui vouent une grandeadmiration à Chaplin et à Fellini, ainsi qu’aux artistes de toutes les disciplines qui font fi des barrières linguistiques, comme Robert Lepage et le groupe Me, Mom and Morgentaler. «Pour les anglophones qui choisissent de rester à Montréal, dit Alain Goulem, c’est important de parler français, d’être proche de la culture d’ici.»
D’où leur décision de présenter Ümlout dans une salle située à l’est de la Main. «On était vraiment heureux d’apprendre que La Poune avait été directrice artistique du Théâtre National, s’enthousiasme Goulem, et qu’Olivier Guimond y avait travaillé pendant des années. C’est excitant de faire nos premiers pas du côté francophone dans un théâtre dont l’histoire est si riche…

Du 18 mai au 4 juin
Au Théâtre National

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