Grands Ballets Canadiens : Beauté fatale
Scène

Grands Ballets Canadiens : Beauté fatale

Douceur, romantisme, sobriété, touche d’avant-gardisme voilà qui résume bien le dernier spectacle des Grands Ballets Canadiens, à l’affiche jusqu’au 20 mai au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

Douceur, romantisme, sobriété, touche d’avant-gardisme voilà qui résume bien le dernier spectacle des Grands Ballets Canadiens, à l’affiche jusqu’au 20 mai au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Ce programme, parrainé par l’ancien directeur de la compagnie Lawrence Rhodes, réunit des ballets inconnus de William Forsythe, Nacho Duato et Jiri Kilian. Des ballets qui soulignent avec beaucoup d’efficacité la beauté de la technique classique et, par le fait même, la beauté du corps.
S’il est vrai que les chorégraphes invités se sont fait tirer l’oreille pour céder leurs oeuvres, ils peuvent dormir en paix: les Grands Ballets Canadiens les défendent avec une dextérité souvent remarquable. Tout au long de la soirée, on ne cesse d’admirer l’agilité des danseurs, tous admirables. Leurs mouvements, pourtant complexes, sont accomplis avec une aisance technique saisissante.
La soirée débute avec Approximate Sonata de William Forsythe. Sur une scène simplement décorée d’un trépied, les danseurs accomplissent une série de pas de deux sur une partition fragmentée de Thom Willems. La musique répétitive et quelque peu assommante nuit à l’appréciation de ce ballet qui n’est pas le plus audacieux du répertoire de Forsythe. N’empêche, les corps constamment en déséquilibre nous ramènent au coeur de l’univers du chorégraphe européen d’origine américaine et trop peu dansé chez nous pour qu’on se plaigne.
Le deuxième ballet touche un plus grand public grâce à sa sensualité et à sa musique sensible. Without Words de l’Espagnol Nacho Duato hypnotise malgré sa facture classique: les corps s’enlacent sur des airs de violoncelle et de piano de Franz Schubert, lesquels sont joués, pour notre plus grand bonheur, en direct. Ici encore, la sobriété domine. Seules de très grandes diapositives en noir et blanc, évoquant les principaux gestes dansés, décorent l’immense scène.
Enfin, la pièce de résistance est signée Jiri Kylian. On dit de Symphonie de psaumes que c’est l’un des oeuvres les plus marquantes du Néerlandais. On comprend pourquoi. Créé en 1978, ce ballet se veut une réflexion sur notre monde imparfait. Beaucoup d’éléments justifient l’engouement du spectateur. La puissante musique d’Igor Stravinski, le décor stylisé et austère tout comme la chaude lumière soutiennent la chorégraphie au demeurant impressionnante. Une fois le rideau tombé, on a envie que la soirée perdure. Un signe qui ne ment jamais.

Jusqu’au 21 mai
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

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