Groupe de poésie moderne : Bande à part
Solennelle, l’affirmation fuse régulièrement pendant le spectacle: «Nous sommes le Groupe de poésie moderne.» Qu’est-ce donc? direz-vous.
Solennelle, l’affirmation fuse régulièrement pendant le spectacle: «Nous sommes le Groupe de poésie moderne.» Qu’est-ce donc? direz-vous. Une bande ludique formée il y a sept ans par Bernard Dion et Benoît Paiement, les auteurs attitrés du Groupe, qui s’amuse à déconstruire les textes lors de performances se nichant entre la poésie et le théâtre de l’absurde. Un style inclassable qui allie les exercices verbaux et gestuels à la pochade.
Présenté la semaine dernière à la maison de la culture Plateau-Mont-Royal, leur spectacle La Centième Fois du silence enfile en moins d’une heure une succession de petits morceaux loufoques qui jouent sur le rythme et la surprise, défiant la logique. Le menu est varié: mots tordus à loisir, récitatifs ponctués d’onomatopées, parodies de pièce ou de poème, petites saynètes absurdes, servies à grand renfort de gestes emphatiques qui en accentuent la drôlerie.
Déployée simplement à travers un décor de panneaux translucides, la mise en scène stylisée de Robert Reid offre de bons flashs. Et le quatuor d’interprètes (Paiement, Christophe Rapin, Francis Néron et l’expressive Félixe Ross) manie généralement le mouvement et la parole avec une précision qui n’exclut pas la fraîcheur.
En tout et pour tout, une soirée inégale mais indéniablement inventive et rigolote. Surveillez donc les prochaines performances du Groupe de poésie moderne: il finira sûrement par passer près de chez vous…