Festival Fringe : L'anarchie organisée
Scène

Festival Fringe : L’anarchie organisée

Pour son dixième anniversaire, le festival Fringe promet aux amateurs de théâtre hors norme _dix jours de fête et «_d’anarchie organisée». Du 9 au 18 juin, soixante compagnies offriront trois cents spectacles, dans six salles du Plateau, ainsi que sur une scène extérieure.

Pour son dixième anniversaire, le festival Fringe promet aux amateurs de théâtre hors norme, dix jours de fête et «d’anarchie organisée». Du 9 au 18 juin, soixante compagnies offriront trois cents spectacles, dans six salles du Plateau, ainsi que sur une scène extérieure. «Près de 30 % de ces spectacles sont présentés par des francophones, ce qui est plus que le quota de 25 % que nous nous étions fixé», précise avec fierté Patrick Goddard, directeur administratif du festival. L’an dernier, seules trois productions étaient offertes dans la langue de Tremblay. Petit cousin montréalais d’un événement né à Édimbourg, le Fringe fait (cette année encore) beaucoup avec peu, soit cent vingt mille dollars, réussissant à attirer des artistes d’aussi loin que la Nouvelle-Zélande ou le Japon.

Rappelons que la programmation de ce rendez-vous bilingue est bâtie à partir d’une seule règle, celle du «premier arrivé premier servi» lors des inscriptions. Pas de mise en scène de Peter Brook ici, mais un joyeux fourre-tout artistique où le pire côtoie (parfois) le meilleur…

Les spectacles se dérouleront dans des salles et dans quelques autres lieux insolites (dont le Tokyo Bar), avec comme point de ralliement le boulevard Saint-Laurent et la traditionnelle tente à bière, plantée cette années au parc des Amériques (coin Rachel). Un immense babillard de commentaires des spectateurs y sera installé, ainsi qu’un guichet Admission. La moitié des billets (dont le prix n’excède jamais dix dollars) est mise en vente à l’avance; tandis que l’autre est disponible le jour même, sur les lieux du spectacle. Notez que les retardataires ne seront admis sous aucun prétexte, «même si vous êtes Angelina Jolie», précise le programme du festival…

Du clown obèse qui souffle des ballons en forme de petits chiens, à la contorsionniste qui fait du hula hoop: le Fringe 2000 offre de tout, pour tous. Parmi la douzaine de spectacles francophones programmés, mentionnons une présentation des Reines, de Normand Chaurett, par le Théâtre Amstram Gram, pièce dans laquelle de nobles dames «s’égosillent et s’entredévorent entre deux courtoises révérences». À ne pas manquer également: Les cafards, ça s’écrase!, une création de la compagnie Bas les masques qui met en scène des personnages de la commedia dell’arte travaillant pour la «Pantalone International Corporation», et Élucubrations féminines, un one woman show de l’humoriste Isabelle Gaumont.

La danse occupe une place de choix dans la programmation de cette méga foire sans prétention, avec des spectacles de ballet (Dance Proje/c/t Danse, des Ballets Jazz de Montréal), de danse-opéra (Not The Same Old Song & Dance, de Christine Bancroft) ou encore… de danse japonaise érotique (Swan Lake, de Shakti, une habituée du festival). La Série 10 x 10, qui souligne le dixième anniversaire du Fringe, devrait pour sa part rappeler aux habitués de bons moments, tout en permettant aux nouveaux venus de faire du rattrapage: trois succès des éditions passées sont à l’affiche, dont le téléthon Burnin’ Sensation with Bob Loblaw, avec Skidmore et ses invités. Autre curiosité offerte dans le cadre de cette série: From Here to Maternity, un documentaire d’Alan Kohl sur Me, Mom & Morgantaler, présenté au Cinéma L’Amour! «Une première mondiale en pornovision», annonce le communiqué de presse.

Expérimentale jusqu’au bout des ongles, l’édition 2000 du festival le plus éclectique en ville semble d’ailleurs en parfaite harmonie avec le célèbre leitmotiv du défunt groupe: «J’aime la vie en anarchie…»

Du 9 au 18 juin
Info: 849-FEST ou

www.montrealfringe.ca