Danse : Nos choix
Scène

Danse : Nos choix

Holy Body Tattoo, Benoît Lachambre, Jocelyne Montpetit, Boris Charmatz, Les Grands Ballets canadiens, etc.

Holy Body Tattoo
Du 18 au 21 octobre
À l’Usine C

Lors de leur dernier passage montréalais, en 1997, Noam Gagnon et Dana Gingras avaient fait un malheur avec Our Brief Eternity. Une danse qui mélangeait vidéo, musique rock et mouvements déchaînés. À Vancouver, où le tandem dans la vie comme à la scène demeure, ils sont les coqueluches du public de la danse. Tout comme ici, on aime leur énergie physique et leur affection pour une gestuelle qui se fiche des carcans esthétiques. Vrai, que leurs oeuvres frôlent la facilité, mais le duo met tant de coeur sur scène que le moindre écart leur est aussitôt pardonné. Circa se révèle leur pièce la plus achevée et la plus intime. Un couple tournoie au rythme d’un tango entouré d’un décor de ballroom tout en rouge. La populaire danse d’Argentine sert de prétexte à plonger au coeur des relations amoureuses et du désir. Lorsque le couple disparaît dans la pénombre, c’est pour mieux nous laisser happer par des images en noir et blanc du Paris des années cinquante. Il n’y a pas à dire, l’équipe du Festival de nouvelle danse (FIND) a eu une bonne idée de les inscrire à sa nouvelle série Danse à l’Usine.

Benoît Lachambre: l’anticonformiste
Il ne fait jamais rien comme les autres. Ex-danseur de ballet jazz et de la compagnie Marie Chouinard, Benoît Lachambre s’est exilé en Europe où il a dansé pour des artistes de diverses orientations: Meg Stuart, Jérôme Bel et Sasha Waltz. Rapidement, le chorégraphe a pris le pas sur le danseur. Depuis quatre ans environ, Benoît Lachambre nous livre chaque année deux créations au minimum. Et chaque fois, il renoue avec un public de plus en plus nombreux. Au moyen des techniques de l’improvisation, Lachambre parvient à faire émerger l’émotion à l’état brut. Ses danseurs évoluent dans des décors hétéroclites et manient un humour souvent grinçant. Malgré tout, la magie opère: sans crier gare, on nous fait glisser d’un univers burlesque à un univers poignant. La danse de Benoît Lachambre trouble autant les danseurs que le public. Il présente à la fin septembre, à l’Usine C, Confort et Complaisance, une création collective en interaction avec le public.
Du 27 au 30 septembre
À l’Usine C

Jocelyne Montpetit: l’icône incandescente
De son dernier solo, on ne sait pas grand-chose sinon le titre, Vol d’âme, et la poursuite de sa collaboration avec le concepteur d’éclairages Axel Morgenthaler. Mais on n’est pas inquiet pour autant: depuis que Jocelyne Montpetit dirige une carrière solo, elle nous livre des pans de son jardin secret d’une façon mystique et lumineuse. Axel Morgenthaler élabore des lumières qui enveloppent avec douceur les mouvements lents de la chorégraphe-danseuse.
Du 11 au 14 octobre
À l’Usine C

Boris Charmatz: le jeune prodige visuel Cathy Peylan
Boris Charmatz vaut lui aussi le détour. Même pas trente ans et déjà une réputation d’anarchiste à faire frémir Wim Wandekeybus. On dit de ce chorégraphe-danseur qu’il est un maître de la déstabilisation. Pas surprenant que les chemins de Charmatz et Lachambre se soient croisés en Europe: ils partagent le même goût pour la provocation. Les pièces de Charmatz se situent à la frontière de la performance et furent toutes programmées au Festival International Montpellier Danse. Son trio Aatt enen tionon, créé en 1996 et présenté du 25 au 29 octobre à l’Usine C, s’inscrit dans la veine revendicatrice empruntée aux années soixante-dix. Les danseurs nus se servent de la scène comme d’un lieu d’épreuve.

Les Grands Ballets Canadiens
Mise en scène par la jeune Hollandaise Didy Veldman, cette version inédite du ballet Carmen marque l’arrivée du nouveau directeur artistique des Grands Ballets Canadiens. En misant sur une oeuvre sensuelle et moderne pour inaugurer la nouvelle saison de la compagnie, Gradimir Pankov indique clairement une volonté de présenter des oeuvres riches et innovatrices. Monté l’année dernière par le Northern Ballet Theatre de Grande-Bretagne, le ballet de Veldman met en évidence la sensualité de l’héroïne. Geneviève Guérard et deux autres danseuses de la compagnie (pas encore choisies) incarneront tour à tour la bohémienne au destin tragique. L’orchestre des Grands Ballets Canadiens jouera en direct la musique de Georges Bizet.
Du 19 au 28 octobre
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts