Répercussions : Sombre tableau
Scène

Répercussions : Sombre tableau

En quoi une dramaturgie est-elle révélatrice de la société qui l’a produite? C’est pour répondre à cette question que le Théâtre de la Volée a conçu Répercussions, un collage de onze extraits de textes dramatiques québécois.

En quoi une dramaturgie est-elle révélatrice de la société qui l’a produite? C’est pour répondre à cette question que le Théâtre de la Volée a conçu Répercussions, un collage de onze extraits de textes dramatiques québécois. Éclectiques, les fragments sélectionnés par Emmanuel Charest, Patrick Lauzon, Karim Toupin-Chaïeb et Caroline St-Onge n’ont qu’un point commun: ils mettent en scène la misère québécoise. De la colonisation à aujourd’hui, ce spectacle peint le portrait peu reluisant d’un peuple qui se complaît à jouer la victime…

Devant la superficialité de certaines interprétations (dans un monologue d’À toi pour toujours ta Marie-Lou, Karim Toupin-Chaïeb campe un Léopold trop jeune pour être crédible), on s’étonne d’apprendre que Répercussions a été créée à Beloeil en 1998, puis présentée en tournée au Québec, ainsi que dans un festival tunisien. Pour lier ces extraits, l’équipe a imaginé un peintre (Marcel Sabourin) chargé de réaliser une toile représentant la société québécoise. Une bonne idée, puisque ce narrateur invisible nomme chaque extrait, qui souffre toutefois du fait que sa voix soit pré-enregistrée…

Les créateurs de Répercussions affirment avoir lu 600 pièces de théâtre avant d’arrêter leurs choix. Le résultat défie toute logique (pourquoi avoir retenu Chronocide, un texte en alexandrins où il est question de… flatulences?), tout comme l’ordre (y en a-t-il un?) des extraits: d’entrée de jeu, on passe de la Seconde Guerre mondiale (La Guerre, yes sir!) à une fin de semaine de thérapie (La nuit des p’tits couteaux), pour revenir au Québec des années cinquante (Jeanne et les Anges)!

Allumés et cabotins, les comédiens (Pierre Gendron, Sylvie Pouliot, Caroline St-Onge et Karim Toupin-Chaïeb) souffrent d’un manque de direction dans les scènes à forte charge émotive. Dommage que les membres du Théâtre de la Volée aient choisi d’assurer eux-mêmes la mise en scène de ce collage… Après deux heures, on voit davantage les défauts que les qualités de ce "théâtre historique".

Jusqu’au 21 octobre
À la salle Fred-Barry