Noche Flamenca : Fièvre d’automne
À Montréal, on adore le flamenco. On était mûr cependant pour une surprise. Et la surprise, une vraie, est venue l’hiver dernier, lors des spectacles de Noche Flamenca.
À Montréal, on adore le flamenco. On était mûr cependant pour une surprise. Et la surprise, une vraie, est venue l’hiver dernier, lors des spectacles de Noche Flamenca, formation authentiquement andalouse, qui a littéralement incendié le Kola Note. La rumeur s’est répandue, on a vite affiché complet. Véritable petit triomphe pour la première visite chez nous de Noche Flamenca.
La bonne nouvelle, c’est qu’à peine sept mois plus tard, la troupe est de retour. L’autre bonne nouvelle, c’est que ce sera à nouveau au Kola Note. Enthousiasme que partage Martin Santangelo, qui a fondé Noche Flamenca il y a sept ans. "Ce fut merveilleux! L’intimité, qu’on essaie de créer ailleurs, se vit ici de la plus naturelle façon. Parce que c’est petit, le Kola Note; et, plein à craquer, ça a donné une ambiance formidable! Pour le public, c’est vraiment bien; on peut voir l’expression des visages, les doigts sur la guitare, et surtout, tout ce qui se passe entre les musiciens, les chanteurs, les danseurs. C’est beaucoup plus intéressant.". En effet. Et le souvenir de ce spectacle est encore vif. Esprit de feu de camp, danseuses sublimes, racées. Danseurs étonnants. Musiciens d’une concentration de béton. Dire que nous étions suspendus à ce qui se passait sur la petite scène, est une image bien…tiède! Nous étions envoûtés, et, nous aussi, tout en sueur.
"Ce fut un accueil délirant! Explosif! Le public de Montréal s’est montré particulièrement réceptif, passionné, a immédiatement embarqué. Je ne cherche pas à vous flatter, mais franchement, on revient avec joie!" déclare Santangelo. La troupe, qui compte parmi les meilleures du genre, est peut-être une révélation pour nous, mais elle a déjà une solide réputation. On lui reconnaît la grande qualité de revenir à l’essence du flamenco, d’éviter le tourisme et les clichés, et de faire preuve d’une vitalité, d’une énergie hors du commun. Irrésistible, poignante, fabuleuse, la danseuse-vedette Soledad Barrio, qui est également la femme de Martin Santangelo. Commentaire de l’époux, amoureux mais lucide: "Elle est incroyable. Une artiste extraordinaire, profonde, dotée de ce sens de la tragédie absolument nécessaire au flamenco, beaucoup plus rare qu’on peut le croire. Qu’elle soit ma femme, bien sûr, des fois ça fait des flammèches… Mais quelle artiste!"
Noche Flamenca ne se contente pas de revenir à Montréal pour battre le fer pendant qu’il est chaud, mais nous propose un nouveau spectacle, présenté à New York une trentaine de fois cet été. Quoi de neuf? "Nous avons plusieurs nouveaux numéros, de nouveaux musiciens aussi, un guitariste et un percussionniste. Et puis, on va vous faire découvrir un couple de danseurs hallucinants: Noe Barroso et Alejandra Ramirez; ils sont encore tout jeunes, dix-huit et dix-neuf ans. Leur numéro devrait vous bouleverser. Ils sont tellement vivants, d’une énergie renversante. Et ils s’aiment en plus."
Noche Flamenca avait eu la bonne idée de nous visiter dans la grisaille de fin d’hiver. Tel un soleil de nuit, la troupe revient dans la déprime de novembre. Courons nous y réchauffer.
Noche Flamenca
Le 30 octobre, et les 3,4, 5 novembre
Au Kola Note
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