CJ8 : Mariage mixte
Scène

CJ8 : Mariage mixte

Le hasard fait bien les choses. La compagnie de buto Kohzensha sera de passage à l’Agora de la danse quelques jours après la tenue du spectacle CJ8 à la Cinquième salle de la Place des Arts.

Le hasard fait bien les choses. La compagnie de buto Kohzensha sera de passage à l’Agora de la danse quelques jours après la tenue du spectacle CJ8 à la Cinquième salle de la Place des Arts. Le public montréalais aura droit à un mini-festival de danse japonaise. Parlons d’abord de ce spectacle au nom de fusée.

CJ8 a pris racine voilà trois ans. Une quinzaine d’organismes du Japon et du Canada financent le projet. Son parrain est l’ancien directeur général des Grands Ballets Canadiens, Colin MacIntyre. Depuis sa démission de la compagnie de ballet montréalaise, en 1989, il a souvent été impliqué dans la promotion d’artistes canadiens en Asie. Il a aussi fait partie de l’organisation d’une imposante exposition sur les arts contemporains japonais tenue, en 1997, à Toronto. C’est également à lui qu’on doit la récente visite de la compagnie japonaise H Art Chaos au pays. Sa dernière ambition: un spectacle comportant huit courtes oeuvres réalisées par des chorégraphes japonais et canadiens. Les oeuvres du Japon sont dansées par des Canadiens et les oeuvres du Canada, par des danseurs japonais.

Colin MacIntyre a confié la tâche de la sélection des chorégraphes à la productrice du Festival Danse Canada, Cathy Lévy, et au programmateur japonais Mayumi Nagatoshi. Ces derniers ont par la suite épaulé les chorégraphes choisis dans la sélection des danseurs. "C’était important de sélectionner des artistes aux styles différents et provenant de partout au Canada. C’était aussi primordial de privilégier des styles qui ne soient pas totalement étrangers aux danseurs japonais", explique Colin MacIntyre.

Du côté canadien, le public pourra voir de courtes oeuvres signées Louise Bédard, Noam Gagnon et Dana Gingras (Holy Body Tattoo), Tedd Robinson et Serge Bennathan. Côté japonais, la sélection comprend quatre chorégraphes formés pour la plupart au buto, et dont les oeuvres ont parcouru le monde et été récompensées par divers prix. La seule danseuse québécoise inscrite au projet, Dominique Porte, dansera pour Kim Itoh, un jeune chorégraphe en émergence, réputé pour signer des oeuvres sarcastiques et humoristiques.

Une fois le projet engagé, tout s’est déroulé très vite. Au printemps dernier, les Canadiens ont fait passer des auditions à une trentaine de danseurs à Kyoto et à Tokyo pendant que leurs homologues japonais faisaient la même chose à Montréal et à Toronto. Par la suite, les chorégraphes accueillaient les interprètes chez eux pendant une dizaine de jours. Louise Bédard témoigne: "Les danseurs japonais étaient nerveux à l’idée de travailler avec une chorégraphe inconnue. J’ai eu la bonne idée de leur donner des classes avant de d’amorcer les répétitions. Ça m’a permis de voir comment j’allais adapter mon langage avec leur façon de bouger. Et quand j’ai commencé les répétitions, je savais où je m’en allais. Je suis contente du résultat. C’est une belle pièce, simple et sobre."

Après Montréal, CJ8 fera escale à Toronto puis à Vancouver. Au printemps prochain, la tournée se poursuivra au Japon. "J’espère que ce projet donnera le goût aux artistes des deux pays de poursuivre la collaboration sans avoir besoin de l’intervention de gens comme moi", conclut Colin MacIntyre.

Les 10 et 11 novembre
À la Cinquième salle de la Place des Arts
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