Ginette Prévost : On a dansé sur la lune
Scène

Ginette Prévost : On a dansé sur la lune

Professeure, chorégraphe et fondatrice de La Femme 100 têtes, GINETTE PRéVOST parle avec enthousiasme des interprètes qui ont travaillé sur sa plus récente création La  Luna.

Ginette Prévost

, professeur, chorégraphe et fondatrice de La Femme 100 têtes, s’est laissé inspirer par la lune. Par en dessous, elle est tombée dedans. L’an dernier, profitant d’une petite bourse de recherche de l’UQAM, elle est partie en Arizona, dans le désert, prendre des photos de la lune sous toutes ses coutures. Les clichés qu’elle a rapportés l’ont amenée à poursuivre l’étude sous des angles différents: l’histoire, la mythologie, les légendes…

De cette riche, foisonnante et fascinante exploration est né le spectacle La Luna, une série de tableaux, de solos qu’interpréteront cinq danseuses. "La lune, c’est yin, féminin, c’est l’aspect ténébreux du caractère de la femme. Ce qui m’intéresse, c’est comment la lune agit sur la dynamique de la vie. C’est organique, déjà, ça agit sur la respiration. Et puis aussi, comme c’est cyclique, la lune, il y a la temporalité, le mouvement du temps, l’aller-retour. J’ai commencé à travailler en studio avec mes interprètes … en février! On a donc pu prendre tout notre temps, on a fait ça tranquillement, doucement."

C’est avec enthousiasme que Ginette Prévost parle de ses interprètes, qu’on peut aisément qualifier de muses. "J’ai le grand bonheur de travailler avec Johane Madore depuis longtemps. Nous avons la connivence des gens qui se comprennent sans avoir à trop s’expliquer. J’attendais l’occasion d’enfin pouvoir travailler avec Heather Mah, parce qu’elle est très en demande. Là, ça y est; et ça donne un mariage heureux! On a découvert ensemble plein de nouvelles avenues. Sophie Lavigne, c’est une recrue, une interprète de grand talent qui commence à se démarquer. Elle possède une charge émotive très intéressante, qui pour moi correspond au rayonnement de la lune… Quant à Julie Labelle et Lucie Vigneault, ce sont des étudiantes au baccalauréat en danse à l’UQAM. Elles finissent cette année, et j’ai eu envie d’introduire de nouvelles têtes, de nouvelles qualités de mouvement. Je compte poursuivre dans cette voie d’ailleurs."
Le spectacle qu’elles ont monté à l’écart du tourbillon, elles ont également choisi de le présenter dans un lieu en dehors de l’ordinaire, puisque c’est dans une église que le public pourra voir La Luna. La petite église St-Mark, dans le Vieux-Longueuil. "Même si ce n’est pas très pratique pour une création chorégraphique parce qu’on n’a pas l’infrastructure d’un théâtre, je voulais explorer un nouveau lieu. L’église St-Mark, d’architecture néogothique, est très belle. On ne touche à rien. On monte une scène surélevée, pour les danseuses; mais le public, lui, sera installé sur les bancs traditionnels. Une église, avec l’odeur, la lumière, le climat, ça ne devient pas un théâtre; même qu’au contraire, on veut s’inspirer du recueillement qu’on peut être porté à ressentir dans un tel lieu."

Détail non négligeable, voire sûrement un des éléments essentiels de La Luna, les interprètes et le lieu baigneront dans la lumière que sculpte, comme pas un, Axel Morgenthaler, avec qui Ginette Prévost collabore depuis déjà quelques années. "C’est un chercheur du traitement de l’espace par la lumière, et moi je cherche aussi dans le traitement de l’espace, mais par le mouvement, alors nous nous rencontrons très bien."

Au moment de donner La Luna, la pleine lune sera passée depuis quelques jours. De ses effets, nous serons encore tout proches.

La Luna
Du 14 au 18 novembre
Église St-Mark à Longueuil
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