Paul Vachon : Le temps des bouffons
Scène

Paul Vachon : Le temps des bouffons

Paul Vachon veut faire découvrir l’envers du clown ou, comme il le dit, "le contraire du cliché".

"Bonjour Toto, Bonjour Toto…" Fredonner cette ritournelle publicitaire aux oreilles de Paul Vachon, c’est lui infliger une véritable torture chinoise. "Je souffre!" lance en riant le cofondateur du Théâtre de l’Aubergine. Pour ce clown, le jeu, c’est sérieux. Depuis plus d’un quart de siècle, il crée avec ses collègues Lina Vachon et Josette Déchène des spectacles multidisciplinaires dans lesquels les clowns sont des artistes à part entière, et non "des débiles qu’on rêve de zapper, comme dans la publicité". Jusqu’au 26 novembre, ils présentent à la Maison Théâtre Nwolc, une création alliant techniques de cirque et musique live qui, espèrent-ils, contribuera à faire comprendre aux enfants qu’un clown, c’est autre chose qu’un toto à la voix de crécelle…

Paul Vachon veut faire découvrir l’envers du clown ou, comme il le dit, "le contraire du cliché". Les cinq créatures qu’il met en scène ne portent ni costumes de bouffon, ni nez rouges. "On économise les effets!", résume-t-il. Ce spectacle pour les 6 à 12 ans a été créé à Québec, en 1998. Depuis, il a été rejoué en 1999 dans la capitale nationale, puis à Petite- Vallée et à L’Assomption. Fondé dans les années 70, le Théâtre de l’Aubergine en a gardé, encore aujourd’hui, un petit faible pour la création collective. "On modifie le scénario en ateliers, pour y inclure les idées de chacun. J’appelle ça, une écriture debout!" lance amusé le metteur en scène. Résultat de ce travail de groupe, inspiré de l’univers du peintre Jean Dallaire: un spectacle qui se sert de l’eau pour susciter un rire intelligent. "C’est une joyeuse improvisation sur le thème de l’eau, de notre dépendance envers cette ressource qui, on le sait, deviendra de plus en plus importante dans nos vies." Outre les cinq clowns, jongleurs et acrobates (André Clérin, Sylvain Drolet, Géraldine Mosca, Denis St-Onge, Lina Vachon) qui s’aspergeront sur scène, deux musiciens complètent la distribution (Christian Paré et Marc Vallée).

Avec le spectacle, Paul Vachon et sa bande offrent aux enfants des ateliers sur les techniques de cirque. "Cela contribue à faire d’eux des spectateurs avides et avertis. On développe ainsi, indirectement et à long terme, l’industrie du cirque. Quand tu n’as pas de méga-machine de promotion, tu dois pouvoir compter sur un courant populaire…"

En s’impliquant sur le terrain, le clown de 49 ans espère aussi former des spectateurs plus respectueux que leurs aînés envers son art de prédilection. "Pour moi, le clown, c’est de l’art. Et ça me fâche quand il est mal exploité ou galvaudé." Paul Vachon fait une pause et ajoute, sourire en coin: "Je te dis ça, mais je ne veux surtout pas avoir l’air du clown qui est triste. Parce que le clown triste, c’est un autre cliché…"

Jusqu’au 26 novembre
À la Maison Théâtre
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