Deborah Dunn : L'envol
Scène

Deborah Dunn : L’envol

Deborah Dunn signe une nouvelle création, The Birds, qui prendra l’affiche jeudi prochain à Tangente. Mais elle regrette de ne pas faire partie de la distribution, car le le mariage entre la création et l’interprétation n’est jamais facile pour un chorégraphe.

C’est fait, la chorégraphe Deborah Dunn a quitté sa famille, ses amis et son public pour poursuivre ses activités au Québec. À Vancouver, où elle menait une carrière depuis 10 ans, elle a préféré Montréal, le dynamisme de sa communauté de la danse, la neige, le froid, et le français. Et elle n’a pas mis de temps à s’adapter à sa nouvelle vie. C’est un message en français qui répond en son absence à la personne qui téléphone chez elle. Et malgré un vocabulaire parsemé, c’est dans la langue de Ginette Laurin et de Jean-Pierre Perreault que Deborah Dunn entend faire l’entrevue. Cette même détermination marque également son travail.

Depuis son arrivée, les affaires vont rondement pour elle. Au printemps dernier, elle improvisait à l’Usine C avec la gang d’Andrew Harwood. Cet été, le chorégraphe José Navas l’a invitée à participer à son séminaire chorégraphique. Quelques semaines plus tard, elle signait les mouvements pour une production cinématographique de Cine Qua Non. C’est d’ailleurs sur le plateau de tournage qu’elle a fait la rencontre d’Estelle Clareton et de Bill Coleman. Le déclic s’est aussitôt fait entre eux. "Ils avaient l’élégance et l’humour que je cherche chez un danseur", dit-elle. Les deux interprètes ont accepté de travailler à sa nouvelle création, The Birds, qui prendra l’affiche dans quelques jours à Tangente. Deux autres danseurs se sont joints à eux: le compagnon de vie de Deborah, Dean Makarenko, et une complice de longue date, Delia Brett. "C’est la première fois que je fais une soirée seule à Tangente. Le programme comprend aussi un très court solo, Fuse, et un court duo, Le Jardin mécanique."

Sa nouvelle création ne partage pas seulement le titre d’un célèbre film d’Alfred Hitchcock. "Étant donné que je me suis inspirée de la gestuelle des acteurs, j’ai dû voir le film au moins huit fois." Un exploit pour celle qui conteste la vision stéréotypée du cinéaste à propos des relations entre les hommes et les femmes. Paradoxalement, l’humour noir du Britannique la rejoint entièrement. Comme lui, elle place ses interprètes dans des situations fantaisistes ou ironiques qui précèdent le drame. N’empêche qu’Alfred Hitchcock a de quoi se retourner dans sa tombe avec cette adaptation libre de The Birds. "Mon exploration des stéréotypes m’a conduite à faire une parodie et une critique du film. Le public va sans doute beaucoup rire."

Le seul regret de Deborah Dunn, c’est de ne pas pouvoir faire partie de la distribution. La raison est simple: le mariage entre la création et l’interprétation n’est jamais facile pour un chorégraphe. "C’est terrible pour moi d’être assise dans la salle avec le public, à l’affût de ses réactions. Peut-être vais-je insérer un court solo, juste avant l’entracte, dans lequel je danserai. Comme ça, je vais pouvoir vivre l’énergie de mon groupe dans les coulisses."

Du 25 au 27 janvier
À Tangente

La jeune relève ouvre le bal
Les diplômés des Ateliers de danse moderne de Montréal n’attendent pas tranquillement chez eux que le téléphone sonne. À peine sortis de l’école, les voilà qui fondent des collectifs ou encore invitent des artistes à la longue feuille de route à chorégraphier pour eux. Ce week-end, deux groupes de la jeune relève se manifestent ici et là en ville. Au Théâtre La Chapelle, le collectif Échine Do, composé de cinq danseuses, fera siens les mouvements des chorégraphes Lucie Boissinot et Harold Rhéaume. Pendant ce temps, La Fabrique rouge livrera au Centre culturel Calixa-Lavallée trois pièces du jeune créateur Stéphane Deligny. À découvrir. Voir calendrier Danse.