Rentrée danse : Pas appâts
Les amateurs de danse de Québec peuvent compter sur une programmation hivernale plutôt variée et florissante pour se réchauffer le coeur d’ici l’arrivée du printemps. Tour de piste.
La saison de danse s’ouvre cet hiver avec la Semaine Marie Chouinard. La Rotonde et le Grand Théâtre de Québec s’unissent dans la production de ce mini-festival comportant trois oeuvres de l’extravagante chorégraphe montréalaise. À la salle Louis-Fréchette, les neuf danseurs de la Compagnie Marie Chouinard interprètent, le 30 janvier, un programme double composé des 24 Préludes de Chopin et du Cri du monde. Pour la première des deux oeuvres, la chorégraphe s’est laissée guider par la gamme d’émotions qui fusent des différents morceaux de l’opus 28 de Frédéric Chopin. Avec pour thème l’amour et la souffrance de l’humanité, Le Cri du monde est né d’une étude gestuelle sur la désarticulation du corps.
Plus tard dans la semaine, soit du 2 au 4 février, la salle Multi sera quant à elle l’hôte d’un solo interprété par Elijah Brown. Il dansera Des feux dans la nuit que Marie Chouinard a créé spécialement pour lui en 1999. C’est une première incursion dans le monde de la virilité masculine pour cette chorégraphe fortement branchée sur l’intériorité féminine. Le compositeur de la musique, Rober Racine, sera lui-même au piano sur scène.
Le Grand Théâtre a également programmé une unique représentation de The Faerie Queen par le Ballet British Columbia. Le ballet emprunte la musique et le thème à l’opéra du même nom de Henry Purcell, dont le livret est lui-même inspiré du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. John Alleyne, le directeur artistique de la compagnie, a créé cette oeuvre dans l’optique de rajeunir son public. Les 14 danseurs du BBC seront soutenus sur scène par huit enfants et apprentis de la compagnie. La tournée passera par Québec le 28 février.
La saison régulière de la Rotonde se termine avec le chorégraphe montréalais Paul-André Fortier. Loin, très loin se trouve aux antipodes de Jeux de fous, une pièce sur la jeunesse, que le chorégraphe nous avait proposée lors de son dernier passage à l’automne 1998. Cette fois-ci, le mature chorégraphe s’associe avec une interprète qui l’est tout autant, Peggy Baker. La renommée soliste interprétera cette oeuvre, qui promet de nous entraîner en profondeur dans la sincérité du mouvement, du 19 au 21 avril.
Toujours du côté de la Rotonde, la série Mouvements d’intimité invite le public à entrer dans le studio de l’organisme converti en salle de spectacle. Les deux spectacles à venir portent sur le récent travail d’artistes de Québec. Tout d’abord, du 15 au 17 mars, Catharsis nous propose Le Son des bancs et Parmi les Oliviers. La compagnie, qui existe depuis déjà cinq ans, est issue du groupe Gestuel de l’Université Laval. Sonia Racine et Annick Morneau en sont les chorégraphes. Finalement, du 24 au 26 mai, Sylvie Roussel et Marie-France Rousseau présenteront leur premier travail commun de création. Toutes deux engagées du côté de l’enseignement et du développement de la danse dans la région, elles nous proposent une réflexion sur la danse dans un corps de femme mûre.
Les deux dernières Présentations informelles organisées par Lydia Wagerer auront lieu les 16 et 17 février puis les 5 et 6 mai. Des artistes de Québec, Montréal et Ottawa ont déjà confirmé leur présence. Ces rencontres-découvertes sont toujours présentées au studio de la Rotonde. La contribution financière du public est laissée à sa discrétion. Une belle façon de mieux comprendre la danse contemporaine.