Un autre monde : Petite planète
Le Théâtre de l’oeil reprend ces jours-ci, à la Maison Théâtre,l’une de ses 20 créations, la délicieuse pièce Un Autre Monde, de Réjane Charpentier, dans une mise en scène d’André Laliberté.
Les compagnies de théâtre jeune public ont un avantage: elles peuvent se constituer un répertoire et ressortir leurs meilleurs morceaux après quelques années, pour un public entièrement renouvelé. C’est exactement ce que fait le Théâtre de l’Oeil, qui reprend ces jours-ci à la Maison Théâtre l’une de ses 20 créations, la délicieuse pièce Un autre monde, de Réjane Charpentier, dans une mise en scène d’André Laliberté. Un spectacle de marionnettes intimiste qui n’a pas pris une ride en dix ans, auquel les bambins de quatre à huit ans assistent assis sur des gradins posés à même la scène de la rue Ontario.
Une grande déesse aux yeux bridés, qui pourrait être Dame Nature, accouche d’une montagne. Elle donne ensuite naissance à une myriade d’animaux, qui devront apprendre à cohabiter. Il y a un petit dragon à la recherche d’une caverne, un rosier narcissique, une mouffette odorante, un troupeau de moutons, un ourson asocial et une chouette avide de solitude, un poisson et un oiseau qui se bagarrent, un écureuil à la recherche d’amour, un serpent qui siffle, une roche qui ignore si elle est biodégradable, etc. Ces bêtes prennent la forme de mignonnes marionnettes de peluche manipulées par Simon Boudreault et Marie-Pierre Simard, qui prêtent leurs voix à la ménagerie.
Le travail des deux marionnettistes plaît visiblement aux jeunes spectateurs, qui s’amusent de l’attitude nerveuse de l’écureuil et des bonds du dragon en mouvement… Le décor conçu par Richard Lacroix (aussi concepteur des marionnettes) est d’une belle ingéniosité: d’un cube noir surgit une jolie montagne colorée, dans laquelle la Créatrice creusera des sentiers et une grotte. Tout, dans ce spectacle, est simple et limpide, jusqu’au texte de Réjane Charpentier, qui a imaginé des personnages irrésistibles, dont les traits de caractère font rire les tout-petits. Cette fable enjouée sur la création se conclut par une belle amorce de réflexion sur la différence et l’importance de la tolérance. Après tout, comme le dit si bien la mouffette au rosier, personne n’est parfait et "tout le monde un petit peu pique et un petit peu pue"…
Jusqu’au 11 février
À la Maison Théâtre